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lundi, 09 octobre 2017 12:18

La contrebande «atteint des proportions inquiétantes» dans la région Nord du Cameroun, selon le chef secteur des douanes   Spécial

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«Nous sommes en train de fournir des efforts afin d’améliorer les performances, en misant sur la réduction de la contrebande qui a atteint des proportions inquiétantes au secteur des douanes du Nord. Ce secteur est assez particulier parce que les agents des douanes, par le fait d’encourager ou de se rendre complices des actes de contrebande, ne favorisent pas l’amélioration des recettes douanières.» Tels sont les propos de Séraphin Bello, le chef secteur des douanes du Nord, dans une interview accordée au trihebdomadaire régional l’œil du Sahel.

Ce responsable de la douane camerounaise, qui affirme avoir tout de même pu collecter un peu plus de 3 milliards de francs Cfa de recettes, à fin septembre 2017, en dépit de la montée en puissance de la contrebande dans son unité, esquisse ensuite un classement des principaux produits prisés par les contrebandiers, qui écument la longue frontière avec le Nigeria, dans la partie septentrionale du Cameroun.

«La proportion en ce qui concerne le ciment a diminué.», souligne-t-il d’entrée de jeu. Avant de poursuivre : «Par contre, la proportion des saisies des cargaisons de sucre ne baisse pas beaucoup (...) A côté de ces deux produits, il faut ajouter, depuis quelques mois, les emballages en plastique non biodégradables, dont la proportion des saisies a considérablement augmenté.»

Pour rappel, le ciment, le sucre et les emballages en plastique non biodégradables, sont des produits dont l’importation est actuellement interdite sur le territoire camerounais ; dans l’optique de protéger l’industrie locale (notamment pour le sucre et le ciment), d’une part, et l’environnement (emballages en plastique non biodégradables), d’autre part.

Cependant, à côté de ces produits, dont l’importation est prohibée, les contrebandiers affectionnent bien d’autres marchandises. «Pour d’autres cas, notamment des marchandises dont l’importation n’est pas prohibée, celles qui font le plus l’objet de saisie pour non-respect de la réglementation, ce sont surtout les motocyclettes.», confie Séraphin Bello.

La contrebande et la contrefaçon sont de véritables fléaux pour l’économie camerounaise, puisque, révèlent les statistiques du ministère des Finances, ces pratiques font perdre au Trésor public camerounais, environ 100 milliards de francs Cfa, chaque année.

Dans le même temps, une enquête conduite sur le terrain par le Groupement interpatronal du Cameroun (Gicam), entre 2010 et 2011, révèle que du fait de la contrebande, la société Colgate Palmolive a perdu 600 millions de francs Cfa sur son chiffre d’affaires en 2011 ; tandis que la Socatral, entreprise spécialisée dans la production des tôles, a affiché des pertes sèches d’un montant de 9 milliards de francs Cfa, au cours de la même période.

Brice R. Mbodiam 

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Lu 964 fois Dernière modification le mardi, 10 octobre 2017 11:40
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