Agence Ecofin TikTok Agence Ecofin Youtube Agence WhatsApp
Agence Ecofin
Yaoundé - Cotonou - Lomé - Dakar - Abidjan - Libreville - Genève

Les prêts chinois pour l’Afrique ont fortement augmenté, mais une grande partie « n’est pas transparente » (BAD)

  • Date de création: 29 mars 2021 16:49

(Agence Ecofin) - D’après la BAD, l’empire du Milieu est de loin le créancier le plus important de l’Afrique « hors Club de Paris ». Ils sont pointés du doigt pour le manque de transparence d’une grande partie de leurs prêts, en plein débat sur l’annulation ou le report de la dette africaine.

Au cours des dernières années, les prêts chinois en faveur des pays africains ont connu la plus forte augmentation parmi les créanciers du continent non membres du Club de Paris. C’est ce que révèle le dernier rapport de la Banque africaine de          développement (BAD) sur les perspectives économiques de l’Afrique en 2021.

Selon l’institution, entre 2000 et 2018, les prêts de Pékin en faveur de l’Afrique ont augmenté en se maintenant au-dessus des 10 milliards $ par an entre 2012 et 2017, avec un pic à près de 30 milliards $ en 2016. Ils ont ciblé des secteurs importants pour le développement du continent tels que celui des infrastructures ; l’empire du Milieu s’étant positionné sur de nombreux grands projets de construction de routes, ports, et aéroports au cours de la décennie passée.

Cependant, la BAD indique que la croissance de ces prêts a eu lieu dans un contexte marqué par une certaine opacité.

« Le nombre de créanciers non membres du Club de Paris dans le paysage des créanciers africains a augmenté, le plus important étant de loin la Chine. Une grande partie des prêts ne sont pas transparents sur les conditions de prêt et les garanties », affirme l’institution panafricaine. De plus, elle estime que « la plupart des pays actuellement en situation de surendettement ou jugés à haut risque de surendettement sont fortement exposés aux prêts chinois ». C’est le cas notamment de Djibouti dont 57% de la dette totale est détenue par Pékin, de l’Angola (49%), ou encore du Congo (45%).

Ce rapport est publié dans un contexte marqué par un retour de la question de la dette dans l’actualité des pays africains qui recherchent actuellement des financements pour se sortir de la crise économique engendrée par le coronavirus. Depuis plusieurs années, les pays occidentaux accusent Pékin, premier partenaire commercial du continent noir, d’enfermer les économies africaines dans un piège de la dette.

Alors que des négociations pour un report voire une annulation des dettes africaines sont toujours au menu des discussions, le rôle de la Chine dans ce processus continue de faire débat. Lors d’une conférence de presse organisée en février 2021, le président français Emmanuel Macron avait ainsi déclaré : « rien ne sert de restructurer les dettes africaines à l’égard de l’Europe et des Etats-Unis si c’est pour contracter plus de dettes à l’égard de la Chine […] Ce qu’on a quand même très souvent vu faire, ces dernières années », faisant ainsi référence aux résultats de l’initiative PPTE (pays pauvres très endettés) lancée entre la fin des années 90 et le début des années 2000 pour annuler la dette de plusieurs pays africains, et qui avait conduit à un nouveau cycle d’endettement massif auprès de la Chine.

Au vu de cette situation, Paris et la BAD semblent convenir du fait que toute restructuration ou résolution significative de la dette des pays africains « nécessiterait de négocier avec les prêteurs officiels du Club de Paris et d’autres pays, tels que la Chine ». Cependant la coordination entre les deux parties n’étant pas des plus saines, encore moins sur ce sujet, obtenir un tel accord s’annonce difficile.

Notons néanmoins que ces dernières années, le volume des prêts décaissés par la Chine chaque année semble en recul. D’après la BAD qui se base sur l’Initiative de recherche Chine-Afrique de la SAIS de l’Université Johns-Hopkins, depuis le pic de 2016, les prêts chinois sont redescendus à près de 15 milliards $ en 2017, puis en dessous des 10 milliards $ en 2018.

Moutiou Adjibi Nourou

Lire aussi:

https://www.agenceecofin.com/economie/1902-85371-rien-ne-sert-de-restructurer-les-dettes-africaines-si-c-est-pour-en-contracter-plus-envers-la-chine-e-macron


Moutiou ADJIBI NOUROU
 
FINANCE

18 700 millionnaires africains ont quitté le continent au cours de la dernière décennie (rapport)

Acre Impact Capital lève 100 millions $ pour financer des infrastructures adaptées au changement climatique en Afrique

Afrique de l’Ouest : Goodwell investit un montant non dévoilé dans la plateforme de commerce de détail OmniRetail

Fitch maintient la note B de la BIDC, malgré les défis et avertit sur les impacts d’un retrait des pays de l’AES

 
AGRO

Le Mécanisme africain de financement des engrais reçoit 7,3 millions $ pour améliorer la productivité agricole

Nigeria : la récolte de cacao est finalement attendue à 225 000 tonnes en 2023/2024

L’ONG Public Eye accuse Nestlé d’exporter du lait infantile contenant du sucre ajouté vers les pays pauvres

Bénin : le gouvernement débloquera 40 millions $ pour la subvention des engrais en 2024/2025

 
MINES

Les difficultés d’approvisionnement à partir de la RDC contribuent à la hausse des prix mondiaux de l’étain

Burkina Faso : une réévaluation des ressources minérales attendue à la mine Sanbrado au troisième trimestre

Côte d’Ivoire : quatre sociétés obtiennent de nouveaux permis pour l’exploration de l’or

Ghana : la mine Asanko a généré 65 millions de dollars d’or de revenus au premier trimestre 2024 (Galiano)

 
TELECOM

Tanzanie : Tigo se lance sur le segment de la fibre optique

Atos accompagne l’Institut Pasteur de Dakar dans la diversification de ses activités via un système informatique intégré

Guinée : la ministre des Télécommunications discute avec MTN et Telecel de la vente de MTN Guinée

La BOAD augmente ses financements au secteur du numérique

 
TRANSPORT

Aéroport de Cape Town : 10 millions de passagers enregistrés durant l'exercice 2023-2024

Nigeria : un plan pour étendre le train urbain de Lagos vers l’Etat d’Ogun

Kenya : le président William Ruto lance un plan d’urgence pour réduire de moitié les accidents de la route

La Guinée signe avec le Japon un accord de financement de 18 millions $ pour reconstruire le pont sur la RN2

 
ENTREPRENDRE

Avec Caytu Robotics, le Sénégalais Sidy Ndao permet de contrôler des robots multi-tâches à distance

La start-up malienne Kénèya Koura digitalise des processus de prise en charge sanitaire

Ouverture des candidatures pour le 14e Prix Orange de l’Entreprenariat Social en Côte d’Ivoire (POESCI)

AFAWA Finance Togo: BAD et AGF dynamisent l'accès au financement pour femmes entrepreneures

 
ECHO

CEMAC : les pays acceptant le plus de passeports africains sans visa

Cameroun : importations de véhicules en 2022

Le caoutchouc naturel en Côte d’Ivoire

Sénégal : chiffres de la fonction publique en 2023

 
FORMATION

Le Japon ouvre les candidatures 2025 de son programme de bourses aux étudiants étrangers

Au Bénin, un programme pour former les jeunes filles à la cybersécurité

La première édition du Salon africain de la formation et de l’orientation est prévue le 16 mai à Abidjan

L’UNESCO propose des bourses pour suivre un programme d’ingénierie en Pologne

 
COMM

Les régulateurs d’Afrique francophone attendus à Abidjan pour définir des règles communes sur l’information en ligne

Une vingtaine d’écrans de cinéma menacés en Afrique du Sud suite aux difficultés du diffuseur Ster-Kinekor

L’Afrique abrite désormais 30% des abonnés de Canal +, contre 24, 1 % en 2019

Kenya : l’audience du contenu local est en pleine croissance