(Agence Ecofin) - Moody's a affiché son scepticisme quant à la possibilité, pour la baisse du principal taux d'intervention de la banque centrale du Nigéria, de relancer l'économie. « La baisse des taux de la banque centrale du Nigéria était attendue.. Toutefois, son impact potentiel sur la croissance devrait être limité car sa transmission à l'économie réelle et aux taux débiteurs est faible au Nigéria », a expliqué Aurélien Mali, un des vice-présidents au sein de l'agence américaine de notation.
Ce point de vue d'un observateur externe, vient en rajouter aux divergences qu'on a constatées lors de la dernière tenue du comité de politique monétaire de la Central Bank of Nigeria. Seulement 6 sur les 11 membres de cette instance ont validé le principe de la réduction, dans les conditions et les formes actuelles (moins 50 point de base).
Deux membres se sont opposés à la baisse, deux membres ont voté pour la réduction de 25 points de base et un autre membre a souhaité une baisse de 100 points de base. Dans son argumentaire final, le Comité de Politique Monétaire s'est dit convaincu de ce que cette baisse des taux renforçait l'engagement de la Banque centrale à promouvoir une croissance forte, en encourageant les flux de crédit vers les secteurs productifs de l'économie.
La réserve est aussi perceptible chez certains analystes nigérians. Selon la FSDH Merchant Bank, une structure de gestion des investissement, le naira demeure solide sur le court terme en raison du renforcement des réserves de change du pays. Mais sur long terme, ses experts sont moins optimistes, surtout si les objectifs de diversification de l'économie ne sont pas atteints.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »