(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, le ministre des finances Malusi Gigaba (photo) vient d’annoncer un déficit d’environ 2,9 milliards de $. Ce problème contraindra le pays à réduire ses dépenses, augmenter les taxes et vendre des actifs publics afin d’éviter une dégradation de la note souveraine du pays.
Alors que mercredi prochain, le ministre doit aller dans le détail des secteurs qui seront affectés par cette batterie de mesures, au cours de son traditionnel discours de mi-exercice, les analystes soulignent le caractère critique de la situation actuelle. «Nous entrons dans une phase très dangereuse du processus budgétaire. Il sera extrêmement difficile de rester en phase avec les plafonds des dépenses et les objectifs en matière de déficit. Gigaba va devoir trancher quant au maintien ou non de certains postes budgétaires. Or il n’est pas dans une position très solide et il le sait.» a confié à Bloomberg, Lumkile Mondi, professeur d’économie à l’université de Witwatersrand.
En effet, le nouveau ministre des finances doit faire face d’un côté, aux pressions politiques pour renflouer certaines compagnies publiques comme la South African Airlines (SAA), alors que toute incapacité à atteindre les objectifs en termes de déficit fiscal et de maintien du niveau de la dette du pays se traduira par une nouvelle dégradation de la note souveraine sud-africaine et une fuite massive des capitaux étrangers du pays. C’est donc un exercice d’équilibriste périlleux qui s’annonce pour Malusi Gigaba qui devra manager la chèvre et le chou.
Aaron Akinocho
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