(Agence Ecofin) - Le nouveau gouvernement ghanéen a envisagé de renégocier le programme d’aide de 918 millions de dollars conclu en 2015 avec le FMI pour pouvoir mobiliser davantage de fonds nécessaires aux dépenses publiques, a annoncé un ministre fraîchement désigné. «Le programme d’aide du FMI doit être révisé, il sera certainement révisé», a déclaré Yaw Osafo-Maafo (photo) devant une commission parlementaire chargée d’examiner sa nomination au poste de ministre d’Etat.
«L’actuel programme comprime l'espace budgétaire, et du point de vue du New Patriotic Party (le parti au pouvoir, NDLR), ce programme doit être revu», a-t-il ajouté
Le programme d’aide du FMI permet au Ghana de bénéficer d’une enveloppe de 918 millions de dollars sur trois ans en contrepartie de réformes économiques destinées, selon l'institution, à retrouver une forte croissance. Il vise notamment à rétablir la viabilité de la dette, à limiter l’inflation et à réduire le déficit budgétaire en imposant au pays des objectifs très stricts en matière de mobilisation de financements et de dépenses publiques.
Elu en décembre dernier, le nouveau président ghanéen Nana Akufo-Addo a cependant promis aux électeurs de consacrer un million de dollars par an à chaque circonscription pour financer le développement, de construire un barrage dans chaque village et une usine dans chaque district.
Le PIB du Ghana a crû de quelque 7,5% par an au cours de la décennie 2003-2012, grâce notamment à d'importantes exportations d'or, de cacao et aussi de pétrole que le pays a commencé à produire en 2010. Ce pays, considéré comme une des démocraties les plus stables en Afrique, a cependant commencé à connaître des difficultés économiques depuis 2013, en raison de la forte dégradation des comptes publics: déficit budgétaire élevé, inflation au-dessus des prévisions officielles et ratio dette-PIB d’environ 70%.
Lire aussi
14/01/2016 - Le FMI approuve le déblocage de la troisième tranche du programme d’aide au Ghana
25/10/2016 - La Ghana revoit ses objectifs de croissance 2017 à la baisse
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »