(Agence Ecofin) - La Banque centrale du Zimbabwe a annoncé, dans un communiqué publié le 19 mai, avoir obtenu un prêt de 500 millions de dollars auprès de banques internationales pour soutenir les transactions interbancaires en devises et atténuer la pénurie de dollars qui frappe le pays.
«Ce montant contribuera dans une large mesure à stabiliser les taux de change et les prix des biens et des services.», a déclaré le gouverneur de la Banque centrale, John Mangudya (photo), cité dans le communiqué.
En février dernier, la Banque centrale du Zimbabwe avait annulé l’ancrage de son dollar électronique et de ses obligations de substitution à une valeur fixe au dollar américain. Elle a fusionné le tout dans une devise de transition de valeur inférieure appelée le dollar RTGS, en attendant la réintroduction, d'ici la fin de l'année, du dollar zimbabwéen, la monnaie nationale abandonnée en 2009 dans un contexte d’hyperinflation.
L’institut d’émission a également lancé une plateforme de négociation interbancaire permettant aux entreprises et aux particuliers d’acheter et de vendre des dollars américains. Mais les billets verts sont devenus de plus en plus rares sur le marché officiel, où un dollar américain se négocie 3,4 dollars RTGS contre 6,3 dollars RTGS sur le marché noir.
Cet écart énorme a poussé les entreprises et les particuliers à vendre leurs dollars sur le marché noir et à aggraver le manque de liquidités, ce qui a entraîné une pénurie de carburant et de médicaments.
Le Zimbabwe traverse une grave crise économique depuis le début des années 2000, après la réforme agraire de l’ex-président Robert Mugabe, qui a brisé un secteur clé de l'économie du pays et l’a poussé à interrompre le remboursement de près de 6 milliards de dollars dettes à la Banque mondiale, à la Banque africaine de développement (BAD), à la Banque européenne d’investissement (BEI) et au Club de Paris.
Toujours privé du soutien des bailleurs de fonds internationaux, ce pays d’Afrique australe a beaucoup de mal à obtenir les lignes de crédit et à attirer les investissements étrangers nécessaires à la relance de son économie.
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