Contreperformance historique du Cameroun sur le marché des titres publics de la Beac

(Agence Ecofin) - Au cours de l’émission des bons du Trésor assimilables (BTA) à 26 semaines, effectuée le 12 février 2020 sur le marché des titres publics de la Beac (Banque des États de l’Afrique centrale), le Trésor public camerounais n’a pas pu mobiliser les 20 milliards FCFA sollicités dans le cadre de cette opération de levée de fonds.

Selon le communiqué officiel rendu public par le ministère des Finances, le pays a dû se contenter d’une enveloppe de 5,2 milliards FCFA, soit le quart du montant initialement sollicité. C’est la première fois depuis le lancement du marché des titres de la Beac, en 2011, que le Cameroun enregistre une telle contreperformance.

Cet échec peut d’abord s’expliquer par l’intérêt mitigé accordé par les investisseurs du marché monétaire, à cet appel de fonds de l’État du Cameroun. En effet, contrairement aux sursouscriptions allant souvent jusqu’à 500% enregistrées lors des émissions de titres publics camerounais, l’opération du 12 février 2020 s’est soldée par un taux de souscription de seulement 94,5%.

Dans le détail, les investisseurs du marché monétaire ont soumissionné à hauteur de 18,9 milliards FCFA, alors que le Trésor public camerounais avait besoin de 20 milliards FCFA.

Ensuite, les différents taux d’intérêt exigés dans le cadre de cette opération ont dû contraindre les autorités camerounaises à revoir leurs prétentions à la baisse, pour se contenter finalement d’une enveloppe de 5,2 milliards FCFA sur les 20 sollicités au départ.

En effet, pour l’émission des BTA à 26 semaines du 12 février 2020, le taux d’intérêt moyen demandé par les investisseurs était d’environ 2,7%. Le taux intérêt a en effet varié entre 2,4% et 3,5%.

Ce taux d’intérêt moyen est largement supérieur aux 2,1% exigés par les investisseurs de ce même marché, sur le même type de titres, le 8 janvier 2020, au cours de la toute première opération de l’État camerounais de l’année courante.

Brice R. Mbodiam