(Agence Ecofin) - Le gouvernement sud-africain fait face à de difficiles arbitrages concernant la dette publique, alors que le pays s'achemine vers des éléctions générales complexes. Le président Cyril Ramaphosa qui est arrivé au pouvoir à la suite de la démission de son prédécesseur Jacob Zuma plongé dans des affaires de corruption, souhaite obtenir un vrai vote de confiance du peuple.
Mais ce peuple est demandeur de beaucoup de choses qui, aux yeux des analystes ne peuvent passer sans constituer un risque macroéconomique majeur, notamment l'endettement public. L'agence de notation Moody's a lancé un nouvel avertissement mardi 16 avril 2019, en indiquant que la hausse de la dette publique en rapport au sauvetage des entreprises publiques, pourrait altérer encore davantage le profil emprunteur du pays.
Pour sa part, l'Institute of International Finance, une structure basée à Washington, a indiqué que l'Etat sud-africain faisait face à de grosses vulnérabilités externes, en raison d'une hausse de son déficit courant. Ses analystes prédisent donc une sollicitation du marché international de la dette par le pays.
Tout semble donc dépendre finalement du discours que tiendra le président Cyril Ramaphosa, aussi bien à l’électorat populaire, qu'à la classe économique qui est attentive aux développements en cours. En effet, même si les réserves officielles de change sont limitées pour faire face au déficit courant, les actifs extérieurs nets des privés sud-africains sont assez importants et peuvent jouer un rôle de matelas pouvant amortir les effets d'une aggravation de la vulnérabilité extérieure.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »