(Agence Ecofin) - A La Haye, la Cour pénale internationale (CPI) a prononcé l’acquittement de l’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo (photo) et de son ministre de la Jeunesse, Charles Blé Goudé. Pour l’ex-dirigeant, détenu depuis novembre 2011 aux Pays-Bas, après sept mois passés dans les geôles de son pays, suite à sa chute en avril, c’est une page qui se tourne.
Laurent Gbagbo était accusé de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité. La procureure de la CPI, Fatou Bensouda, avait en effet estimé que l’ancien chef d’Etat avait machiné un plan pour conserver le pouvoir par tous les moyens.
L’audience, qui a débuté en janvier 2016, a vu défiler 80 témoins à la barre, sans que jamais la preuve de la culpabilité de Laurent Gbagbo n’ait été faite, estiment les juges.
Ce verdict vient relancer une trajectoire politique atypique, stoppée net suite à l’élection présidentielle de 2011 dans son pays, mais aussi rebattre les cartes du jeu politique ivoirien.
En effet, si le président Alassane Ouattara, qui achèvera son dernier mandat en 2020, peut afficher un bilan économique positif, il n’aura cependant pas réussi à se débarrasser du spectre de la crise politique de 2011 et de la crispation qu’elle a engendrée. Son régime fait face, depuis ses débuts, à l’accusation de la mise en place d’une « justice des vainqueurs ».
La libération, il y a quelques mois, de Simone Gbagbo, l’ancienne première dame, avait été annoncée comme un signe visant à favoriser le dialogue et la réconciliation.
Alors que les portes de la prison s’ouvriront désormais pour lui, Laurent Gbagbo compte déjà, aux yeux de tous les observateurs, comme le facteur déterminant d’une élection présidentielle de 2020 qui s’annonce électrique.
Aaron AKINOCHO
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »