(Agence Ecofin) - Le marché de la dette publique au sein de l'Union Economique et Monétaire d'Afrique de l'ouest a connu une accentuation des tensions au cours du second trimestre 2017, a appris l'Agence Ecofin de données récentes, publiées par la banque centrale de cette sous-région.
La situation se révèle à travers la hausse des taux d'intérêts sur les bons émis par les trésors publics des pays de cette zone. Leur niveau moyen a atteint 5,73% au terme du trimestre s’achevant le 30 juin, 2017, contre 4,72% pour la même période en 2016. C'est aussi le taux d'intérêt le plus élevé des six trimestres précédents.
Cette évolution a de quoi surprendre, d'autant que, d'une part, l'inflation, qui impose souvent un fort besoin de liquidités, est restée assez stable, soutenue par de bonnes récoltes de produits vivriers. Par ailleurs, on note que les sollicitations brutes des Etats sur ce marché ont baissé de 31,6% au cours du premier semestre à 1731,1 milliards de FCFA, en comparaison à l'année 2016 (1970,1 milliards de FCFA).
Aussi, les plus gros emprunteurs de la sous-région que sont la Côte d'Ivoire et le Sénégal, ont sollicité le marché international des capitaux, ce qui leurs a permis de renforcer leurs comptes extérieurs, tout en limitant le recours au marché local. La justification de cette hausse d'intérêt pourrait donc se trouver par la décision de fin d'année de la banque centrale, de remonter son taux de prêts marginal.
Ce dernier qui est la rémunération qu'une banque centrale prélève pour les apports de liquidités aux banques au jour le jour, est passé de 3,50% en septembre 2016, à 4,50% à la fin décembre de la même année. Une décision qui a été prise pour protéger la stabilité extérieure de la monnaie (FCFA), mais qui a crée un rationnement des crédits par les banques de la sous région.
En perspectives, pour l'ensemble de l'année 2017, et au regard des programmes des Etats, le montant global des émissions brutes sur le marché de la dette publique de l'UMOA est attendu à 3664,2 milliards contre 4412,1 milliards en 2016. L’arrivée des échéances se situant à 2142,4 milliards, les émissions nettes à 1521,8 milliards, ce qui porterait l'encours des titres publics à 10 143 milliards à fin décembre 2017.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.