(Agence Ecofin) - L'agence de notation Moody's s'est dite satisfaite de l'accord trouvé par le gouvernement du Mozambique avec une partie de ses créanciers internationaux pour un montant représentant 60% d'obligations internationales d'une valeur de 726,5 millions $. Si le seuil requis de 75% d'obligations restructurées selon les conditions du gouvernement est atteint, cela devrait réduire la pression sur la liquidité du pays.
Le gouvernement, on le sait déjà, a proposé deux voies de sorties combinées. L'émission d'un nouvel emprunt qui serait plus important (900 millions $), mais avec une échéance de remboursement plus longue (2033 au lieu de 2023) et un taux d'intérêt plus faible (5,875% au lieu de 10,5% actuellement).
Le paiement du principal devrait s'effectuer en cinq tranche à partir de 2029 et même le taux d'intérêt facial des nouvelles obligations qui seront émises, seront réglés en deux tranches distinctes, dont 4% en cash annuellement et 1,875% sous forme de capitalisation.
Cet arragement, selon l'agence américaine, produira deux principales conséquences. La première c'est qu'elle réduit la pression du service de la dette dans les comptes publics du Mozambique. La deuxième c'est qu'elle permettra à ce pays, jusqu'à récemment encore salué pour sa croissance, d'obtenir un arrangement avec le Fonds Monétaire International qui avait suspendu sa coopération, suite à la découverte d’une dette cachée.
L'accord définitif n'a pas encore été scellé, mais déjà les investisseurs internationaux ont manifesté leur satisfaction. Le prix des obligations souveraines du pays a progressé, passant d'une offre d'achat à 85% de la valeur faciale des titres, pour atteindre les 94%, selon des données du marché.
Cependant, relève Moody's, même lorsqu’on sera parvenu à l’accord minimal requis pour l’arrangement de cette dette, il faudra encore surveiller et améliorer le profil d'emprunteur du Mozambique. La dette publique demeurera élevée et le risque institutionnel important.
D’autant que la compagnie gazière nationale s'est arrangé des facilités en vue de sa participation dans des projets d'exploitation. Toute chose qui, selon le FMI, portera la dette publique à 149% du Produit Intérieur brut à l'horizon 2022.
Idriss Linge
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