(Agence Ecofin) - Le président de Djibouti, Omar Guelleh , dans une interview accordée à Afrique Magazine, a répondu, entre autres, aux questions qui se posent quant à l’endettement du pays et sa dépendance croissante à l’égard de la Chine.
D’une part, selon lui, les chiffres avancés par les institutions internationales, ne reflètent pas certaines réalités : « Une partie de cette «dette» est constituée auprès des entreprises publiques qui sont dans les secteurs marchands: télécoms, électricité, aéroport, ports… L’État a pu donner sa garantie sur tel ou tel emprunt, mais ces organismes sont indépendants financièrement, ils collectent leurs revenus, assument leurs charges, ne font pas appel au budget de l’État et au Trésor public. ».
D’autre part, le président djiboutien rappelle que ses partenaires traditionnels au développement sont constitués « à 80 % par les fonds arabes qui accordent des crédits concessionnels à très faible taux d’intérêt et sur des longues échéances, avec des périodes de différés conséquentes ». Enfin, il estime que les chiffres avancés ne tiennent pas compte de l’apport du secteur informel au PIB, ni du taux de croissance élevé de ce PIB (7%), qui va mécaniquement soulager le poids de la dette.
En ce qui concerne sa dépendance financière à l’égard de la Chine, Omar Guelleh évoque les deux grands projets financés par l’Eximbank chinoise. Tout d’abord, le chantier d’adduction d’eau entre l’Éthiopie et Djibouti, évalué à 322 millions de dollars et qui permet au pays de se « libérer d’une véritable anxiété existentielle, que ce soit pour la consommation du pays, celle de la capitale, ou l’agriculture. ». Et la ligne de chemin de fer Djibouti-Addis-Abeba (491 millions de dollars pour la partie djiboutienne), dont la rentabilité à long terme est assurée. Le président concède toutefois que, sur ce dernier dossier, « certains éléments de rentabilité n’ont peut-être pas été suffisamment appréhendés en termes de charges financières et de revenus, en particulier dans les premières années d’exploitation ».
Dans cet interview, le chef de l’Etat aborde d’autres sujets, tels que le problème du chômage, l’accueil de réfugiés, sa première impression d’Emmanuel Macron ou ses positions géopolitiques dans les conflits du Moyen Orient. A lire ici.
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