(Agence Ecofin) - Dans un contexte marqué par de réels besoins de financement chiffrés à plus de 4 667 trillions de kwanzas (28 milliards $), le ministre angolais des finances a été autorisé par un décret présidentiel à préparer un eurobond évalué à 2 milliards $.
Selon l’ordonnance, cette émission en devises étrangères découle de la nécessité de commencer à évaluer le niveau d'attraction de l’Angola en matière de financement extérieur au moyen d'obligations souveraines. La décision gouvernementale s’inscrit dans la dynamique de l’amélioration de la composition du portefeuille de la dette extérieure du pays.
En novembre 2015, l’Angola a fait ses débuts sur le marché des eurobonds, ce qui a permis de lever 1,5 milliard $ par l'intermédiaire d'un syndicat de banques dirigé par l'American Goldman Sachs. Aux côtés du géant américain, la Deutsche Bank et le géant chinois ICBC. Cette transaction qui s’est soldée par une réussite, a aidé l’actuel deuxième producteur de pétrole africain à établir un nouveau et important canal d'accès au financement extérieur.
En 2017, le plan d'endettement de l’Angola qui devrait frôler la barre des 30 milliards $, sera financé à hauteur de 75% de son total par le marché intérieur.
Selon son évaluation en avril dernier, Moody’s maintient à B1 avec perspectives négatives, la cote de crédit attribuée aux dettes à long terme et celle des dettes de premier rang à long terme non garanties du gouvernement angolais. Sur le court terme, les cotes de crédit sont reléguées dans la catégorie «très spéculative ».
Selon l’agence, la situation macroéconomique du pays s’est améliorée, soutenue par le rebond des prix du pétrole et la légère hausse de la production pétrolière. Les conclusions de Moody’s indiquent aussi que, ces dernières années, l'ajustement budgétaire a connu des avancées significatives, caractérisées par une légère maitrise des déficits budgétaires, ce qui a permis de maintenir le ratio dette / PIB au même niveau que la majorité des pays classés B1.
Cependant, le gouvernement reste sensible aux risques de refinancement de la dette et à la dévaluation de sa monnaie, car les besoins d'emprunt brut restent élevés cette année, estimait Moody’s, début avril. Les pressions des dépenses publiques persistent en raison des échéances électorales. Le niveau élevé de l'inflation est hypothétique. Le pays est également confronté à un difficile équilibre entre ses réserves de change et la liquidité de son économie.
En 2016, l’économie angolaise a presque stagné, ressortant avec une progression de 0,6%. Mais, cette année, elle devrait croitre de 2,1% selon l'Economist Intelligence Unit (EIU) dans son rapport de juillet dernier.
Fiacre E. Kakpo
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.