(Agence Ecofin) - Patrick Ho Chi-Ping, un ex-ministre de l'intérieur de Hong Kong, reconverti aux affaires, a été reconnu coupable de pratique de corruption auprès de deux présidents africains, par un tribunal de Manhattan dans l'Etat de New York aux Etats-Unis d'Amérique.
Via Cheikh Tidiane Gadio, un ex-ministre des affaires étrangères du Sénégal qui avait aussi été arrêté par la justice américaine avant d'être relâché contre témoignage à charge contre Patrick Ho, le président tchadien Idriss Deby avait reçu 2 millions $ dans une boîte, parmi plusieurs autres cadeau remis par la China Energy Fund Comitee, une organisation non gouvernemental chinoise avec statut consultatif à l'ONU.
Les avocats de la défense ont indiqué que ce n'était pas de la corruption, mais des paiements documentés qui représentaient des charges de négociations pour des contrats pétroliers. Dans son témoignage, Mr Gadio a indiqué que le président Idriss Deby du Tchad avait piqué une forte colère, lorsqu'il avait découvert l'argent et avait menacé de chasser les partenaires chinois du pays. "Pourquoi nous prennent-ils tous pour des corrompus ?", aurait-il scandé en guise de message.
Dans le cas de l'Ouganda, des promesses ont été faites en vue de paiement de contreparties pour l'exploitation pétrolière dans le pays. Il a été mis en avant le fait que Sam Kutesa, le ministre ougandais des affaires étrangères, et qui a récemment terminé un mandat de président de l'Assemblée générale de l'ONU, a reçu une somme de 500 000 $ et d'autres cadeaux à destination de son beau-frère, qui n'est autre que le président Yuweri Museveni.
Le gouvernement ougandais a indiqué que cette accusation à l'encontre de son diplomate était erronée. Cette affaire vient rajouter un épisode à la longue série de pratiques de corruption qui mettent souvent les pays africains en tête de liste des classements mondiaux en la matière, tout en couvrant pudiquement le rôle des corrupteurs.
C'est la plus grosse affaire de corruption dans le secteur africain des ressources traitées par la justice américaine, après celle de Och Ziff qui qui avait dévoilé un scandale impliquant cette fois des businessmen américains et des complices africains.
Idriss Linge
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