(Agence Ecofin) - Le Fonds monétaire international (FMI) et le gouvernement ivoirien se sont entendus sur une série de mesures de politique budgétaire visant principalement à faire baisser le déficit budgétaire à 3,75% du PIB en 2018. Celles-ci devant également permettre de converger vers la norme du déficit régional de l’UEMOA de 3% en 2019.
C’est l’un des principaux points d’accords obtenus par la mission du FMI, conduite par Dan Ghura qui a séjourné Abidjan du 19 septembre au 3 octobre 2017. Ceci, en vue de tenir les discussions sur la deuxième revue du programme économique et financier triennal appuyé par le FMI, dans le cadre de la Facilité élargie de crédit (FEC) et du Mécanisme élargi de crédit (MEDC).
Pour l’institution de Bretton Woods, les performances réalisées par le gouvernement ivoirien dans le cadre de ce programme ont été fortes au cours du premier semestre de 2017. Pour preuve, « tous les critères de performance et les repères indicatifs pour fin juin 2017 ont été atteints ». De même que tous les repères structurels ont été mis en œuvre, y compris trois mesures sur la politique et l'administration fiscales.
Le FMI s’est également félicité pour les mesures prises par les autorités ivoiriennes, particulièrement dans le secteur de l’énergie. Celles-ci visant principalement à assurer la viabilité du secteur à moyen terme. De même que les progrès accomplis dans le secteur bancaire ont été salués, notamment la recapitalisation de la Caisse nationale des caisses d’épargne (CNCE), une banque publique.
La discipline ainsi observée en matière d’atteinte des objectifs de ce programme économique et financier triennal aura permis à la Côte d’Ivoire de conserver la confiance du marché financier international à son égard. « Les politiques solides mises en œuvre par les autorités dans le cadre du programme appuyé par le FMI ont contribué à assurer la confiance du marché financier permettant l'émission réussie d’un Eurobond en juin » note l’institution.
En outre, malgré la chute des prix du cacao, les performances économiques du pays se sont poursuivies en 2017 et demeurent bonnes à moyen terme. L'inflation devrait également rester modérée en dessous de la norme communautaire de 3%. Le déficit budgétaire, quant à lui, devrait se situer à 4,5% du PIB en 2017, en ligne avec les objectifs du programme.
Toutefois, selon les services du FMI, les autorités ivoiriennes se doivent d’accélérer les réformes structurelles indispensables au maintien de la croissance induite par le secteur privé, « ce qui stimulerait la croissance économique et renforcerait le rôle économique régional de la Côte d'Ivoire ».
A cet effet, en plus de l’objectif visant à faire baisser le déficit budgétaire, l’institution de Bretton Woods insiste sur la nécessité, pour les mesures qui seront prises, de préserver la viabilité de la dette. Tout en créant l'espace nécessaire pour financer le Programme National de Développement (2016-2020).
Ces mesures consistent essentiellement en une meilleure mobilisation des ressources internes, tout en rationalisant les exonérations fiscales et en renforçant l’évaluation et la sélection des nouveaux projets d'investissement.
Pour rappel, c’est le 12 décembre 2016 que le Conseil d’administration du FMI a approuvé deux accords triennaux au titre de la FEC et du MEDC en faveur de la Côte d’Ivoire, d’un montant total équivalant à 487,8 millions de droits de tirage spéciaux (DTS), soit environ 658,9 millions $, à l’appui du programme de réformes économiques et financières du pays. Par la suite, une augmentation du niveau d’accès dans le cadre des deux accords de 162,60 millions de DTS (environ 224,8 millions $) a été approuvée par le FMI, le 19 juin 2017. Portant ainsi l’accès total du pays, au titre des deux programmes, à 650,40 millions de DTS (environ 899,2 millions $ ou 100 % de la quote-part).
Lire aussi
14/09/2017 - Côte d’Ivoire: le déficit budgétaire sera de 4,5% cette année (Kablan Duncan)
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »