(Agence Ecofin) - Le fonds d'urgence mis en place par la Banque mondiale en 2017 pour assister les pays pauvres lors de grandes pandémies tarde à entrer en action, alors que le coronavirus a presque déjà touché tous les pays et régions du monde et causé la mort de plus de 30 000 personnes.
« Nous devons pouvoir intervenir rapidement dans les pays pauvres lorsque survient une pandémie, afin d'avoir plus d'efficacité », plaidait en 2014, Jim Yong Kim, alors président de cette institution. C'était au lendemain de la crise Ebola qui avait frappé l'Afrique et pendant laquelle on avait reproché une tardive réponse de la communauté internationale ; ce qui a causé la mort de dizaines de milliers de personnes. L'Organisation mondiale de la santé a déjà décrété le statut de pandémie à la propagation actuelle du coronavirus, et pourtant ce mécanisme d'appui aux pays pauvres n'est pas encore mis en branle.
Il n'avait pas aussi été activé lorsqu’Ebola est de nouveau apparue fin 2018 dans la région des Grands Lacs, touchant l'est de la République démocratique du Congo et certains pays voisins. Des experts expliquent que certaines conditions requises pour son déploiement n’étaient pas encore réunies. On estime pourtant à près de 2500, le nombre de personnes mortes suite à cette nouvelle propagation.
L'idée de départ semblait géniale et consistait à réunir des intérêts privés pour des objectifs publics. Les investisseurs généralement des fonds spéculatifs, avaient la possibilité de souscrire à ces obligations contre des taux d'intérêt largement supérieurs à ceux du marché. Si aucune épidémie n'était constatée, ils récupéreraient même leur mise initiale qui est prévue en juillet 2020.
La Banque mondiale a plutôt annoncé un autre mécanisme de réponse de 14 milliards $ pour les pays en développement frappés par le covid-19, et aucune allusion n'est pour l'instant faite aux Pandemic Bonds. Pourtant tous les experts s'accordent à dire que l'Afrique subsaharienne par exemple, n'a pas les moyens d'apporter une première réponse qui soit durable à cette pandémie.
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »