(Agence Ecofin) - Face à une conjoncture mondiale peu favorable, les banques centrales africaines tentent de désamorcer les tensions sur les prix, alors que l’appréciation du dollar continue d’affaiblir leur monnaie et leur position extérieure. Pour une économie pétrodépendante comme celle du Nigeria, la tâche est encore plus ardue.
Au Nigeria, la Banque centrale (CBN) pourrait relever à nouveau, ce mardi 27 septembre, ses taux face à une envolée marquée des prix, malgré les deux dernières révisions, cette année, de son taux directeur de référence qui guide tous les autres taux du marché financier.
C’est le troisième tour de vis, en à peine 5 mois. En mai 2022, le comité de politique monétaire de la CBN avait réagi d’entrée, en procédant à la première hausse de son principal (+150 points de base), depuis septembre 2020. Un deuxième relèvement s’en est suivi deux mois plus tard en juillet, avec une augmentation de 100 points de base à 14% pour contenir l’inflation galopante.
Une conjoncture morose, couplée à la pénurie criante de dollars à laquelle fait face le géant africain - notamment en raison des vagues de hausses des taux aux Etats-Unis et d'une baisse de la production pétrolière, principale source de ses devises - a accéléré les prix domestiques qui qui se sont établis, en août dernier, à des niveaux jamais atteints depuis 17 ans, à 20,5%.
Ce matin à Lagos, les échos de la réunion du comité de politique monétaire ont secoué le naira, la monnaie nigériane, qui, dans le circuit officiel, a touché le fond, portant l’écart avec le taux sur le marché parallèle à 65% ; le plus grand écart depuis 2016. Alors qu’au Nigeria l’accès au dollar américain sur le marché officiel est restreint, la CBN incitant les populations à se tourner vers le marché parallèle beaucoup plus cher.
Join the #CBN Gov. Mr. Godwin #Emefiele for a press briefing at 2:00 p.m (GMT+1) today, Tuesday, September 27, 2022, on decisions of the Monetary Policy Committee (MPC). We will be live on Youtube @ https://t.co/wa4y4XUDgx pic.twitter.com/AzePnD4CgF
— Central Bank of Nigeria (@cenbank) September 27, 2022
Un tel affaiblissement du taux officiel pourrait intensifier la pression sur l'inflation.
Fiacre E. Kakpo
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