(Agence Ecofin) - Les avoirs extérieurs non rapatriés par les ménages et les entreprises non financières résidentes de la Communauté économique et monétaire d'Afrique centrale atteignaient 3,5 milliards $ à la fin du mois de juin 2019, a pu constater l'Agence Ecofin sur la base des données publiées par la Banque des règlements internationaux (BRI). Il en ressort que les avoirs des ménages de la sous-région étaient de 1,56 milliard $, tandis que ceux des sociétés non financières étaient de 1,96 milliard $.
La République du Congo est le pays dont les ménages disposaient de la plus importante valeur des avoirs sur les banques étrangères à cette période (565 millions $). Il est suivi du Gabon (365 millions $) et du Cameroun (350 millions $). Pour le compte des ménages du Tchad et de la Guinée équatoriale, la BRI ne présente que des avoirs respectifs de 38 millions $ et 105 millions $.
Concernant les avoirs des entreprises non financières résidentes de la zone CEMAC, celles du Cameroun détenaient la plus importante valeur des avoirs financiers extérieurs non rapatriés (844 millions $). Elles sont suivies de celles du Gabon (630 millions $) et de Guinée équatoriale (236 millions $).
Au total, les avoirs des individus et organisations résidant en zone CEMAC, dans le système bancaire internationale représentaient la somme de 5,2 milliards $ à fin juin 2019. Les données de la BRI ne permettent pas d'avoir des détails sur le type d’avoirs (prêts ou dépôts) avec précision.
Ce chiffre présente toute la difficulté qu'il y a à mettre en exécution le renforcement de la politique de rapatriement de devises détenues par des résidents de la CEMAC, en dehors du système de consolidation de sa Banque centrale. La sous-région est parvenue à stabiliser l'équilibre extérieur de sa monnaie, mais devra poursuivre ses efforts dans ce sens, selon le communiqué final qui a sanctionné la rencontre extraordinaire des chefs d'Etat des pays membres.
Rappelons que le Cameroun était à la période de référence, le pays qui comptait le plus d'avoirs financiers dans le système bancaire international (1,7 milliard $). Il était suivi de la République congolaise (1,44 milliard $) et du Gabon (1,32 milliard). Les raisons à cette situation ne manquent pas.
Des experts proches de l'administration citent le besoin d'une plus grande flexibilité, ou encore l'obtention de meilleurs rendements sur les placements. Mais l'absence de communication des gouvernements est de nature à semer la confusion au sein de l'opinion publique.
Idriss Linge
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