Gestion de fortune: l'Afrique constitue un pari gagnant pour les groupes financiers mondiaux

(Agence Ecofin) - Bien qu’encore modeste, la fortune privée évolue très rapidement en Afrique et avec le nombre de riches. Tout cela crée une opportunité de plus de 2000 milliards $ pour les services internationaux et locaux de banque privée.

Le plus récent rapport de Credit Suisse sur la fortune dans le monde confirme que le continent africain constitue un relais de croissance pour le marché de la gestion de fortune, ou encore banque privée. Le niveau médian de richesse y demeure assez modeste. En effet, un adulte africain sur 2 possède une fortune équivalant ou supérieure à 1113 $, selon le document.

C'est le niveau le plus faible par rapport à d'autres régions du monde, notamment les Etats-Unis où la fortune médiane par adulte atteignait les 94 685 $ en 2021. Cependant, l'Afrique est le continent où cet indicateur a le plus évolué au cours des 20 dernières années, avec une croissance moyenne de 8,9%. Seule la Chine avec une moyenne de 10,8% a fait mieux que la région.

Dans l'édition 2022 de son rapport sur la richesse en Afrique (Africa Wealth Report 2022), le cabinet d’étude britannique Henley and Partners a indiqué que le continent compte 136 000 millionnaires en dollars US. Bloomberg pour sa part évalue le marché de la banque privée à 2100 milliards $ (près du PIB de l'Afrique) et Credit Suisse estime la fortune à 5808 milliards $.

Cette dynamique positive est en cohérence avec l'annonce récente du groupe bancaire britannique Barclays de renforcer son offre de banque privée sur le continent. « La franchise de Barclays en Afrique connaît un développement accéléré dans le sud, l'ouest et l'est de l'Afrique », a fait savoir Jean Christophe Gérard, directeur général de Barclays Private Bank, selon des propos rapportés par Bloomberg.

Le groupe financier trouvera sur le continent d'autres concurrents, à l'instar du français Société Générale qui a accéléré son ambition dans le domaine ces dernières années, mais aussi Standard Chartered Bank ou encore Julius Baer. Le marché africain au-delà des opportunités comporte aussi une série de risques à suivre par les acteurs de la banque privée.

Le premier est celui de la concentration. On retrouve le plus de riches dans des marchés comme le Kenya, le Nigeria, et l'Afrique du Sud. Dans les autres pays, les millionnaires en dollars sont en petit nombre et font l'objet d'une vive concurrence. Le deuxième défi est réglementaire.

Le marché bancaire africain est caractérisé par une multitude de régulations qui présentent parfois des différences d'un pays à l'autre. Ces contraintes peuvent concerner la réglementation de change ou encore les exigences de conformités.