(Agence Ecofin) - La grande surprise de ce début d'année 2020 sur la Bourse régionale des valeurs mobilières de l'UEMOA qui est basée à Abidjan, est la Société multinationale de bitumes (SMB), une entreprise incorporée en Côte d'Ivoire et qui est spécialisée dans la production, le traitement, le stockage et la commercialisation de bitumes. La valeur de son action a affiché le 21 janvier 2020, une progression de 26,6%.
C'est la meilleure performance boursière de ce marché financier sous-régional sur la période de référence. Une évolution qui peut laisser les investisseurs perplexes, car les performances semestrielles de l'entreprise n'étaient pas du tout satisfaisantes. Son chiffre d'affaires à fin juin 2019, est ressorti en baisse de 34% et dans la foulée, le résultat net s'est traduit par une perte de 1,4 milliard FCFA, contre un bénéfice net de 4,6 milliards FCFA à la même période l'année précédente.
L'entreprise avait justifié ces chiffres négatifs par l'arrêt de certaines de ses installations et un repli de ses ventes à l'export. 2020 semble avoir commencé sous des auspices plus positifs. Le gouvernement ivoirien a pris l'option de poursuivre un projet qui consiste à construire 1000 kilomètres de routes par an au cours des prochaines années ; une ambition gouvernementale assez positive.
Aussi, les chiffres des 9 premiers mois de l'année 2019 s'achevant fin septembre indiquent qu'il y a eu une certaine amélioration des choses, même si on reste dans des proportions négatives. Le chiffre d'affaires de la période est en baisse de 17% et le bénéfice net ne se rétracte plus que de 109%, contre une baisse de 140% à fin juin 2019.
Dans une perspective purement technique, on peut aussi noter que la SMB sur la base de la valeur de son dernier dividende distribué en août 2019, affiche un rendement de 14,8% pour les investisseurs pour un ratio cours-bénéfice de 3,4x. En d'autres termes, si les choses restent en l'état pour les dividendes, il faudrait seulement trois ans pour récupérer sa mise contre 9 ans de moyenne pour les entreprises de la BRVM.
Cette situation constitue un casse-tête pour les investisseurs désireux de prendre des positions sur des actions de la BRVM. Les sociétés de gestion des investissements et même les entreprises cotées ne communiquent pas encore efficacement sur leurs performances financières et l'environnement global de leurs affaires. Une situation qui ne permet pas d'avoir des projections pertinentes.
Idriss Linge
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