(Agence Ecofin) - La Banque de développement des Etats de l'Afrique centrale pourrait constituer un risque majeur pour les activités d'exploitation de la Banque centrale commune aux pays membres de la CEMAC, si de bonnes décisions ne sont pas prises, a appris l'Agence Ecofin, de sources proches des institutions de cette sous-région. Un conseil extraordinaire des ministres des Finances de la communauté se tient à Yaoundé au Cameroun et le sujet sera abordé.
Selon les éléments collectés, la BDEAC a exprimé des besoins de refinancement pour des projets publics et privés. Si les projets privés ne causent pas de souci particulier, ceux relevant du domaine public font l'objet de contraintes. La première est que les statuts de la BEAC ont été modifiés pour éviter que l’institution ne refinance les Etats et institutions publiques communautaires par des injections monétaires. La deuxième contrainte est que les interventions de la Banque centrale ne se font que dans les limites des fonds propres libres et disponibles.
Malgré ces contraintes, la BEAC a trouvé un mécanisme qui lui permet de mettre toutes les parties prenantes d'accord. Mais la mise en œuvre de ce mécanisme exceptionnel accroît l'exposition de l'institution d'émission monétaire aux éventuelles défaillances de la Banque de développement sous-régional. Les ministres et par la suite les chefs d'Etat de la sous-région devront donc examiner ce dossier afin de prendre les résolutions qui s'imposent.
Mais l'idéal selon les experts, serait au final, que la BDEAC puisse se servir de ses propres atouts pour mobiliser de l'argent sur le marché des capitaux.
Rappelons que les demandes de refinancement concernent 5 projets d'un montant global de 155 milliards FCFA pour principalement, le Tchad et le Gabon. Ces deux pays pétroliers de la CEMAC accèdent plus difficilement au marché des capitaux sous-régional
Idriss Linge
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