(Agence Ecofin) - Des médias de New York ont révélé que Citigroup pourrait faire face à des sanctions de la part des régulateurs américains sur des questions relatives à la gestion et au contrôle des risques. Une actualité qui est liée au départ qu’on estime « anticipé » de son CEO, Michael Corbat.
L'euphorie de voir Citigroup désigner à sa tête Jane Fraser, la première femme à diriger l'une des 10 plus grandes banques de Wall Street est désormais passée.
L'attention des investisseurs est portée sur de possibles sanctions dont pourrait faire l'objet le groupe bancaire américain, et qui expliquent pourquoi Michael Corbat (photo), son actuel CEO a annoncé son départ plus tôt que ne s'y attendait la majorité des investisseurs.
Selon plusieurs médias new-yorkais, le Bureau en charge du contrôle de la monnaie et la Réserve fédérale ont publiquement évoqué la possibilité de sanctionner Citigroup. Cette mesure pourrait prendre la forme d'une ordonnance de consentement, un procédé utilisé par les régulateurs et la justice américaine, pour régler un différend entre deux parties. Selon le magazine financier Barron’s, le problème avec le groupe financier concerne son système de gestion et de contrôle des risques.
Michael Corbat avait en effet planifié de quitter son poste. Mais jusqu'en octobre 2019, il prévoyait de le faire après une période de deux ou trois ans. Le 10 septembre dernier, il a finalement fait savoir qu'il partirait en février 2021. Une chose qu'il a dite dans l'annonce de son départ semble confirmer qu'il y aurait un lien avec les menaces de sanctions des régulateurs.
« Nous investirons dans notre infrastructure, la gestion et le contrôle des risques pour nous assurer que nous opérons de manière sûre et saine et que nous servons nos clients avec excellence. Citi est une institution incroyable avec une histoire fière et un avenir radieux », a-t-il fait savoir. Le Wall Street Journal et même la chaîne CNBC sont plus péremptoires et citent des sources anonymes qui lient le départ du CEO à la situation actuelle avec les régulateurs.
L'actualité récente n'a pas beaucoup aidé le groupe. Il a reconnu avoir par erreur effectué un paiement de près de 900 millions $ qui l'a mis en conflit avec certains de ses clients. Selon son directeur financier, le paiement était dû à une « panne manuelle » dans ses opérations. « La Banque est en train de migrer vers un nouveau système, car elle cherche à éliminer les points de contact manuels dans ses systèmes », a fait savoir Mark Manson expliquant ce problème, selon des propos rapportés par Barron’s.
En conséquence, l'action de Citigroup a plongé de 5,59% sur la Bourse de New York, dans un volume de transactions sur 53 millions de titres. Mais le groupe bancaire continue d'avoir des supporters parmi les investisseurs et analystes. Malgré une moins-value de 36% depuis le début de l'année, certains estiment que son potentiel de hausse demeure important.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.