(Agence Ecofin) - En juin 2021, dans une analyse sur le secteur bancaire tunisien, Fitch Ratings s’inquiétait des risques qui pourraient impacter sur la qualité des actifs des banques tunisiennes. Ces risques sont toujours présents, selon l’agence de notation, et méritent d’être pris en compte.
Même si la rentabilité des banques tunisiennes a été constatée au premier semestre 2021, celle-ci n’a pas encore atteint son niveau d’avant la pandémie de la covid-19, indique Fitch Ratings dans une nouvelle analyse sur le secteur bancaire tunisien.
L’agence de notation constate une hausse du revenu net des 10 plus grandes banques de Tunisie de 37 % en glissement annuel au premier semestre 2021. A côté de cela, la marge d'intérêt nette moyenne des grandes banques a bien résisté à 3,8 % au cours des six premiers mois de l’année, et le rendement moyen des capitaux propres des banques s’est amélioré à 11 % à fin juin 2021 contre 10,1 % en 2020.
Toutefois, prévient Fitch, des risques liés à la qualité des actifs des banques tunisiennes demeurent. « Nous nous attendons à ce que les indicateurs de qualité des actifs des banques tunisiennes s'affaiblissent en raison de l'expiration du programme de report des échéances de crédit le 30 septembre 2021 et d'autres mesures de soutien aux emprunteurs, d'ici fin 2021 », s’inquiète l’agence.
En plus de cela, poursuit Fitch, le passage pour les banques à la norme comptable IFRS 9 d’ici la fin de l’exercice 2021 sera susceptible de peser sur la qualité des actifs des banques et va nécessiter un provisionnement supplémentaire de la part de ces dernières.
La mise en place progressive de la norme IFRS 9 pourra permettre aux banques de s’adapter. Celles-ci pourront mieux déterminer le niveau de provision adapté au niveau de risque et d’exposition de la banque, comme le suggère l’IFRS 9.
Ces risques soulevés par l’agence avaient déjà été évoqués par l’institution en juin dernier dans une analyse sur le secteur bancaire tunisien. Elle indiquait alors que l’environnement opérationnel des banques tunisiennes resterait difficile en cette année et au lendemain de la pandémie de la covid-19, en raison des risques liés aux faiblesses macroéconomiques, à la qualité du crédit du secteur bancaire.
Chamberline Moko
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