(Agence Ecofin) - La grande majorité des sociétés cotées sur la Bourse régionale des valeurs mobilières (BRVM) d'Abidjan était en faute concernant le respect des calendriers de publication de leurs informations financières, pour le compte du troisième trimestre 2019. Selon un rapport publié par la société de bourse, seulement 10 entreprises sur les 45 qu’elle abrite ont respecté cette exigence au cours de la période.
De fin 2018 au dernier trimestre 2019, seules sept entreprises (Sonatel, Ecobank Transnational Incorporated, la Compagnie ivoirienne d'électricité, Bank of Africa Sénégal, la Société des caoutchoucs de Grand-Béréby, la Société africaine de plantation d'hévéas et Oragroup) ont respecté cette exigence des délais de publication durant trois trimestres sur quatre. On attend encore les rapports d'activités du troisième trimestre 2019 pour une trentaine de sociétés.
Le renseignement financier des investisseurs demeure un gros défi sur la BRVM. Cette lacune est à comparer avec ce qui se passe au Nigeria où le marché financier est plus arrimé aux standards internationaux en termes d'informations financières. Sur le Ghana Stock Exchange, l'autre marché financier de la CEDEAO, les délais sont respectés même si c'est avec moins de détails que sur le Nigerian Stock Exchange.
L’Agence Ecofin a pu noter que très peu d'entreprises qui ont un site internet dynamique ont une page consacrée aux relations avec les investisseurs. Cette situation ne laisse pas beaucoup de choix si ce n'est celui d'aborder l'investissement sur les actions en bourse dans la perspective de la rente, c'est-à-dire réaliser des rendements de dividendes et éventuellement une petite plus-value, puis céder ses actions.
Des initiatives n'ont pas manqué pour renforcer et améliorer la communication financière sur la BRVM. L'Organisation pour l'harmonisation en Afrique du droit des affaires (OHADA) qui régit le droit des entreprises dans l'UEMOA a pris une mesure début janvier 2017 imposant que désormais, les résultats financiers soient présentés selon les standards internationaux IFRS. Très peu d'entreprises, même les plus importantes comme Société Générale Côte d'Ivoire se soumettent à cette règle, or les filiales en Tunisie ou encore au Ghana du groupe financier français ont des communications financières assez détaillées.
Idriss Linge
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