(Agence Ecofin) - Les principaux indices de la Bourse de Lagos au Nigeria se sont hissés en tête des performances ce mardi 6 octobre 2020 en comparaison avec l’ensemble des places financières du monde. Des bons du Trésor, moins rentables, semblent expliquer ce boom qui dure depuis quelques semaines déjà.
Le Nigerian Stock Exchange, la Bourse des valeurs de Lagos, a réalisé ce mardi 6 octobre 2020 la meilleure performance boursière de toutes les places financières du monde.
Son indice phare, le NSE 30 qui regroupe les trente plus importantes sociétés de sa cote en termes de valeur boursière, a progressé de 5,68% à la clôture des transactions. C'est sa deuxième meilleure progression journalière des quinze dernières années et la plus forte progression depuis le 1er avril 2015.
Le NSE All Share Index, l'indice qui regroupe toutes les sociétés de la Bourse de Lagos a lui aussi battu un record de progression journalière. Il a bondi de 4,9% et c'est sa plus forte hausse depuis le 1er avril 2015. L'analyse des données fournies par la plateforme investing.com révèle aussi que sur une période de 30 jours, cet indice cumule un gain de 13,2%. C'est sa plus forte progression sur une période de 30 jours, depuis le mois de mai 2017.
Le boom des transactions boursières sur la bourse nigériane a commencé le 22 septembre. La moyenne des transactions journalières n'a plus chuté en dessous des 4 milliards de nairas (10,4 millions $). On note aussi que le secteur financier, notamment celui des banques a absorbé chaque fois plus de 75% des transactions boursières de la semaine.
A l'analyse, cela a tout son sens. Face aux incertitudes économiques engendrées par la covid-19, certains investisseurs ont choisi de garder leur argent en banque contre une rémunération au taux créditeur minimal. D’autres, le grand nombre, ont choisi d'investir sur les bons du Trésor émis par le gouvernement du Nigeria. Seulement, la forte demande de ces produits financiers a mis la pression sur leurs rendements qui ont continué de baisser.
En plus des rendements bas, les gains sur les titres d'emprunts ont été impactés par l'inflation qui continue de monter. La perte nette sur les bons du Trésor à un an de maturité est désormais de 10%, selon de récentes estimations de l'Agence Ecofin.
Un retour sur les actions cotées semble donc avoir été une sérieuse alternative. Le choix du secteur financier est aussi justifié, car aussi bien les banques que les assurances ont bien résisté aux effets de la covid-19.
Mais il en faudra plus pour maintenir un appétit soutenu des investisseurs. Avec une progression de seulement 13,2%, la Bourse vient juste d'effacer les pertes induites par le niveau d'inflation.
Les publications de résultat du troisième trimestre 2020 qui sont attendues très bientôt permettront de jauger la manière dont les sociétés ont entamé la reprise économique au sein de la plus importante économie d’Afrique en termes de produit intérieur brut.
Idriss Linge
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