(Agence Ecofin) - Les fonds qui gèrent les retraites des travailleurs au Nigeria sont fortement exposés à tout risque de défaillance qui surviendrait au sein du gouvernement fédéral de ce pays. A la fin du mois de septembre 2019, la part des bons (dette à moins d'un an) et des obligations (dette à plus d'un an) émis par le Trésor public nigérian, représentait une part cumulée de 70,3%, soit un engagement de 6740,2 milliards de nairas (18,6 milliards $).
La dette du gouvernement nigérian reste soutenable globalement, mais selon une analyse faite en juin 2019 par l'agence de notation Moody's, le remboursement des intérêts sur ces obligations a représenté 25% des recettes fiscales du pays sur les trois dernières années. Un taux jugé élevé en comparaison au niveau intermédiaire de 11,5% pour les pays de la même catégorie que le Nigeria.
Malgré un scrutin presque sans heurt qui a conduit à la réélection du président Muhammadu Buhari, le gouvernement central peine à mobiliser suffisamment de ressources financières. Selon des données sur l'exécution du budget, les ressources non pétrolières ont baissé de 5,4% au cours du premier trimestre 2018, en comparaison au trimestre précédent. A seulement 896 milliards de nairas, elles étaient de 36% inférieures aux prévisions de la Loi de finances 2018.
Pour l'instant, les fonds de pension nigérians n'ont pas d'autres alternatives sérieuses. Le marché boursier basé à Lagos ne se porte pas particulièrement bien. Les indices de référence que sont le Nigerian All Share Index qui regroupe la centaine de titres cotés sur la Bourse de Lagos, et le NSE 30 qui regroupe les trente meilleures capitalisations, ont respectivement reculé de 29% et 32% au cours des deux années précédentes s'achevant le 2 décembre 2019.
Idriss Linge
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