(Agence Ecofin) - L’agence de notation Standard & Poor’s (S&P) a estimé, dans un rapport daté du 18 août, que les normes de Bâle III peuvent contribuer à renforcer la finance islamique, dans la mesure où l’augmentation des exigences en capital devrait accroître la résilience du secteur. «A terme, l’introduction de nouveaux tampons de fonds propres permettra aux banques islamiques de mieux répondre à la nature cyclique des économies des pays et des secteurs dans lesquels elles opèrent», a précisé l’agence.
S&P a également noté que la révision de la définition des fonds propres aura un impact limité sur la qualité des fonds propres des banques islamiques, qui sont déjà en grand partie constitués de capitaux Tier 1.
L’agence de notation américaine souligne, par ailleurs, que l’adoption des normes de Bâle III est de nature à permettre aux banques «Charia compliant» de pallier au manque d’actifs liquides dont elles souffrent. «L’introduction du ratio de couverture de liquidités (LCR) pourrait répondre aux faiblesses de long terme du secteur, en particulier le manque d’actifs liquides de haute qualité (hors cash et réserves auprès des banques centrales)», a-t-elle indiqué.
Le seul défi auquel feront face les banques islamiques qui adopteraient les normes de Bâle III est le traitement réglementaire qui sera réservé aux comptes de partage de profits et de pertes (PSIA) dans le calcul des ratios LCR et du ratio de liquidité de long terme (NSFR), selon S&P. En effet, ce traitement aura un impact direct sur les besoins en liquidités des banques islamiques.
Présentée comme une alternative au système financier mondial, frappé par une crise éthique après la crise économique et financière de 2008, la finance islamique devrait peser 2000 milliards de dollars à l'échelle mondiale à la fin 2014, contre 1600 milliards de dollars en 2013, selon un rapport publié récemment par AlHuda Center of Islamic Banking and Islamic Economics (CIBE).
Cette finance respectueuse de certaines valeurs morales est tirée principalement par la Malaisie et certains pays du Golfe. Le nombre des institutions financières «halal» a dépassé 600 établissements, opérant dans 75 pays.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.