(Agence Ecofin) - Karo Holdings, qui vient de lancer un important projet minier conjointement avec le gouvernement du Zimbabwe, pourrait solliciter le marché des capitaux pour mobiliser les 4,2 milliards $ d'investissement, qu'il a promis d'y injecter.
Selon Reuters qui cite Michelle Taylor, la responsable de Tharisa Holdings, la firme sud-africaine actionnaire majoritaire de Karo, le modèle de financement définitif sera fixé une fois que les études de faisabilité du projet auront été arrêtées. Toutefois, il n'est pas à exclure, en option, un recours à l'endettement bancaire, une ouverture ou une augmentation de capital.
Même si le Zimbabwe est sorti de la gouvernance de l'ex président Robert Mugabe, peu appréciée des investisseurs, la mobilisation d'un tel montant pour une société opérant en Afrique pourrait se présenter comme un défi sur le moyen terme.
Avec l'amélioration du rendement des obligations émises sur les marchés occidentaux et américains, les gestionnaires de fonds sont peu enclins à faire des placements dans une Afrique où la croissance est ralentie. Depuis le début 2018, on a vu peu d'entreprises africaines hors Afrique du sud, sur le marché international des capitaux.
Le groupe Ecobank a récemment suspendu un projet visant à mobiliser 400 millions $ via un emprunt obligataire international, invoquant une détérioration des conditions du marché. Toutefois, des sources indiquent que les banques nigérianes pourraient animer ce marché très prochainement, tout autant que le groupe Dangote, qui est cité sur une opération visant à lever 4,5 milliards $ de dette.
Idriss Linge
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