(Agence Ecofin) - Les employés de la Poste malienne ont exprimé leur inquiétude quant à l’opération de restructuration de l’entreprise publique telle qu’elle est actuellement menée par la direction générale. Lors de la conférence de presse organisée le 19 octobre 2017, Ibrahim Sarr, le secrétaire général du syndicat national des travailleurs de la poste et des télécommunications, a expliqué que « le débat sur la restructuration de la poste est faussé dès le départ car mal piloté par le directeur général qui a érigé en règle l’ostracisme et l’omerta dans la conduite des discussions, en n’y associant pas le personnel ».
Selon lui, les travailleurs de la Poste n’accepteront pas de payer les conséquences des mesures prises sans concertation avec les partenaires sociaux, et qui sont à la base de la mauvaise situation financière dans laquelle se trouve la compagnie. « L’État est principalement responsable en concédant toute sorte de dérives à un directeur général qui, pour financer et entretenir sa clientèle politique, brade les ressources de l’entreprise et dilapide de façon insouciante les fonds du trésor public (…) Les travailleurs n’accepteront jamais d’être sacrifiés à l’autel de la politisation d’une institution parapublique qui constitue l’une des plus anciennes à avoir résisté aux Programmes d’Ajustement structurel (PAS) (…). Nous apporterons toute la résistance requise pour préserver notre outil de travail.», a martelé Ibrahim Sarr.
La restructuration de la Poste, le gouvernement l’a accéléré dès 2015 pour remettre la compagnie sur le chemin de la croissance. Depuis 1991, suite à l’amputation des services des chèques postaux et de la caisse nationale d’épargne, elle survit tant bien que mal. Le développement accéléré des TIC dès 2000, n’a pas arrangé les choses. Un premier plan de sauvetage avait été élaboré mais il s’est soldé par un échec. La restructuration, que les employés approuvent, mais à laquelle ils souhaitent participer, est la seconde tentative pour sortir la société du pétrin.
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.