(Agence Ecofin) - L'action Maroc Télécom tarde à enthousiasmer les investisseurs sur la Bourse de Casablanca où le groupe marocain est coté. Mardi 19 février 2019 elle a terminé sur une baisse de 0,2% et affichait ainsi sa quatrième baisse depuis le 13 février, et la première depuis qu'elle a annoncé un chiffre d'affaires en hausse de 3,1%.
Derrière ce tableau global plutôt positif, se cache un ensemble de détails qui peuvent être sujets à inquiétudes ou à arbitrages de la part des investisseurs.
Le premier point est son ratio de marge bénéficiaire brute, qui définit le poids du résultat d'exploitation sur le chiffre d'affaires. Pour l'année 2018, cet indicateur n'a pas particulièrement décollé, et est demeuré autour de 31%.
On note aussi que le groupe a connu une hausse de sa dette de l'ordre de 6,4% pour atteindre les 13 milliards de dirhams marocains. Problème, cet endettement ne semble pas avoir été orientée vers des dépenses en capital (investissements). Ces derniers affichent un recul de 19,3% au terme de l’exercice.
De même, la valeur comptable de chaque action a légèrement reculé à la fin de l'année 2018, tout comme celle du cash généré par chacune des actions, qui est restée à 16,5 dirhams, pour un titre qui vaut désormais près de 9 fois plus sur le marché financier (152,9 dirhams).
Enfin le rendement de dividende, qui représente le gain obtenu sur la valeur de chaque action, est très légèrement redescendu à 4,83%, contre 4,84% en 2017. Au mieux l'investissement aura donc autant rapporté en 2018 que lors de l'exercice précédent. Mais il faut dire que cela est le fait d'une progression de l'action du groupe au cours de cette année.
Les arbitrages seront complexes pour les investisseurs de ce groupe, première capitalisation de la Bourse de Casablanca, avec une valorisation de 14,12 milliards $ au 19 février 2018. Il peut compter sur une hausse de 6,4% de son nombre d'abonnés à 61 millions. Il peut aussi compter sur la diversification de ses activités, avec l'obtention en fin 2018, d'un agrément de la banque centrale marocaine, qui lui permet d'effectuer des services financiers via le mobile.
Idriss Linge
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