(Agence Ecofin) - Kenya Commercial Bank (KCB) et Safaricom, les deux entreprises les plus importantes du Nairobi Securities Exchange, ont affiché leurs disponibilités à servir le marché éthiopien. « L'Éthiopie vient d'entamer le processus de réforme qui, selon nous, conduira à un marché plus ouvert. Nous cherchons, soit à établir un partenariat avec une institution existante, soit à nous installer nouvellement. C'est le marché que nous considérons comme un secteur de croissance clé dans le prochain niveau de notre expansion régionale », a déclaré KCB dans un communiqué.
L'opérateur de télécommunication Safaricom est lui aussi intéressé par les opportunités en rapport aux services financiers. L'Ethiopie qui, avec ses 100 millions d'habitants, abrite la deuxième plus importante population d'Afrique, connait aussi un faible taux d'inclusion financière (environ 15%). Une situation qui se présente comme une niche d'opportunités pour son produit financier phare, le M-Pesa. Dans une récente information, Reuters, a indiqué, citant des sources proches du processus, que Safaricom a trouvé un accord avec Ethio, l'opérateur de télécommunication à capitaux publics du pays. « Si cela est confirmé, ce serait un élément positif important pour Safaricom, et offrirait un avantage sur le chiffre d'affaires du M-Pesa, en fonction du nombre d'abonnés enregistrés sur ce marché », a déclaré Standard Investment Bank dans une note de recherche.
Des indices semblent pourtant indiquer qu'on en est pas loin. Il y a un an environ, Safaricom a acquis une bande de fibre de 260 kilomètres qui s'échoue dans une localité frontière de l'Ethiopie, auprès de la société mauricienne Brandwith and Cloud Services. Techniquement le but était d'améliorer le service vers Mombassa, la deuxième grande ville du Kenya.
Le nouveau premier ministre éthiopien Abiy Ahmed se caractérise par la conduite de reformes impressionnantes. Il est celui qui aura paraphé la paix avec les Erythréens, et il prévoit d'ouvrir une partie des entreprises publiques à des capitaux privés, y compris l'emblématique Ethiopian Airlines. Une évolution qui, dans le secteur financier, ne peut que satisfaire des acteurs kényans, dont le marché local est sous la pression de la saturation et des contraintes règlementaires.
Idriss Linge
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.