(Agence Ecofin) - Afin de se sortir de la crise qu’elle traverse, la Kenya Airways, transporteur aérien national kenyan, pourrait opter pour un plan de nationalisation. C’est ce qu’a annoncé ce mardi Michael Joseph, président du conseil d’administration de l’entreprise.
Dans une interview accordée à l’agence de presse Reuters, le responsable a indiqué que l’entreprise peinait depuis quelques années à redevenir rentable. En 2017, après l’échec de nombreux plans de sauvetage elle avait été obligée de restructurer une dette de près de 2 milliards $.
« Nous ne voulons pas que la KQ [Kenya Airways, ndlr] soit nationalisée, mais si c'est la bonne voie à suivre et dans l'intérêt de la KQ et de l'industrie aéronautique au Kenya, je dirais que c'est la bonne voie à suivre » a indiqué le responsable.
Une déclaration qui intervient quelques mois après que la secrétaire d’Etat en charge du Transport, Esther Koimett, a annoncé que l’Etat essayait de « trouver une manière d’en faire la propriété du gouvernement à 100 % ».
Dans un marché est-africain largement dominé par l’aviateur éthiopien Ethiopian Airlines, la Kenya Airways détenue à 48,9 % par l'Etat et à 7,8 % par Air France-KLM a annoncé qu’elle envisageait d’acquérir de nouveaux appareils Boeing pour augmenter sa flotte.
Alors que le récent crash d’Ethiopian Airlines avait poussé de nombreuses compagnies à suspendre leurs commandes chez le constructeur américain, la Kenya Airways avait indiqué que cette acquisition faciliterait la formation des pilotes et la maintenance des appareils, dans le cadre d’une stratégie de rationalisation des dépenses.
Il y a quelques jours, le PDG de l’entreprise, Sebastian Mikosz, annonçait qu’il démissionnerait de ses fonctions, avant que son mandat n'arrive à échéance. Même si le responsable évoque des « raisons personnelles », certains médias indiquent que le manque de latitude pour mettre en place efficacement ses plans de relance aurait motivé sa décision.
Ceci, alors qu’un plan visant à reprendre l’exploitation du plus grand aéroport du pays, pour permettre à l’entreprise de renforcer son bilan, avait été rejeté par le parlement.
D’ici les cinq prochaines années, l’entreprise espère porter les appareils de sa flotte, au double de leur nombre actuel.
Moutiou Adjibi Nourou
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »