(Agence Ecofin) - Steinhoff International Holdings, le groupe sud-africain de grande distribution propriétaire entre autre du géant français de la distrubtion de meubles Conforama, a dévissé de 20% sur la Bourse de Johannesburg, en ouverture mardi 9 janvier des opérations sur ce marché financier, après qu'il soit devenu évident qu'il avait perdu la confiance de la Banque Centrale Européenne.
L'institution d'émission et de régulation monétaire de la Zone Euro, n'a pas clairement annoncé la cession de ses titres Steinhoff. Mais toutes les semaines, elle publie l'état des obligations dont elle dispose dans son portefeuille d'investissement corporate. Il est apparu, lundi 8 janvier 2017, que les obligations de Steinhoff, qui y figuraient la semaine précédente, avaient disparu.
Des médias britannique rapportant eux aussi l'information, ont indiqué qu'un responsable de la BCE avait confirmé cette cession. Une vente qui s'est faite à perte, car la valeur des obligations de Steinhoff a fortement reculé sur le marché secondaire, après que l'agence de notation Moody's leur aie affecté la note juste un cran au-dessus du spéculatif.
Cette information survient aussi au lendemain de la démission du directeur financier de Steinhoff qui avait ouvert la boîte aux pandores, en annonçant le report de la publication des comptes, et l'existence de pratiques fiscales frauduleuses, initialement révélées par des journaux allemands.
Le montant exact des obligations cédés par la BCE n'est pas connu. L'institution s'était engagée dans un appel public à l'épargne de 800 millions d'euros, effectué par Steinhoff en juillet 2017. Certaines sources indiquent qu'elle s'était engagée à hauteur de 100 millions d'euros, mais rien de précis ne filtre.
Steinhoff a connu une croissance fulgurante ces dix dernières années, partant de simple distributeur de meuble, au statut de leader mondial de la grande distribution. Ses ennuis ont débuté lorsque Christo Wiese (photo), son premier actionnaire, a mis sur la table le projet visant à fusionner Steinhoff avec Shoprite, un autre géant de la grande distribution africaine.
Le groupe est aujourd'hui au coeur d'un scandale géant, avec à la clé des pertes de plus de 14 milliards $ pour ses investisseurs, dont ceux ayant investi dans ses obligations, et ses filiales, comme Braits, ou encore Steinhoff Africa. Au moment de la publication de l’article, l’action Steinhoff affichait désormais une baisse de 16,45%
Idriss Linge
Johannesburg, Afrique du Sud : « Faire place au changement : façonner la prochaine ère de prospérité de l’Afrique »