(Agence Ecofin) - Sur le Nigerian Stock Exchange, le marché financier nigérian basé à Lagos, la valeur de l'action Lafarge Africa (filiale locale du géant mondial Lafarge-Holcim) a baissé lundi (7 janvier) de 1,7% pour se situer à 11,35 Nairas (monnaie nigériane). En soit cette baisse n'est pas une surprise, car cette tendance a été observée tout au long de l’année 2018.
Ce qui retient l'attention cependant, c'est qu'à sa valeur actuel, l'action de cette entreprise se négocie à un prix qui est désormais inférieur de près de 5%, à celui de l'augmentation de capital lancée à l'endroit des actionnaires le 17 décembre 2018 et qui sera bouclée le 23 janvier 2019. Il est en effet proposé aux potentiels souscripteurs d'acheter chaque action de 50 Kobos (centimes de nairas) à 12 Nairas.
Au moment du lancement de cette opération, ce prix de vente proposé était inférieur de 10,5% à la valeur boursière, ce qui offrait la possibilité d'une plus-value immédiate pour les acquéreurs des nouvelles actions. Dans les conditions, actuelles, ceux qui s'y engageront ou qui l'ont déjà fait sont dans une perte.
Des analystes du marché financier nigérian estiment que les investisseurs préfèreront attendre l'arrivée de ces titres sur le marché secondaire et les acheter à leur valeur réelle de marché. Mais il n'est pas exclu que le groupe n'ait pas anticipé ce niveau de perte de valeur boursière, alors même que ses performances au terme du troisième trimestre n'étaient pas encourageantes.
Son résultat avant impôts des neuf mois s'achevant fin septembre 2018 s'est soldé sur une perte de 14,8 milliards de Nairas contre un gain de 1 milliard de Nairas à la même période en 2017. Son résultat net pour sa part, a été marqué par une perte de 10,3 milliards de nairas. Ce qui ne rassurera pas les investisseurs, surtout que rien n'indique une amélioration des choses au cours du quatrième trimestre.
Le titre a toutefois ouvert ce mardi 8 janvier, en très petite hausse de 0,4%. Une évolution qu'il sera important de suivre jusqu'à la fin de la période de souscriptions à l'augmentation de capital.
Idriss Linge
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