(Agence Ecofin) - Le groupe énergétique Total a indiqué dans un communiqué publié le 5 mai 2019, qu'il espérait dégager jusqu'à 1 milliard $ de trésorerie libre par an et à partir de 2025, sur de nouveaux projets en Afrique. L’information est censée rassurer les investisseurs sur son nouveau projet d'investissement de 8,8 milliards $ pour acquérir des actifs supplémentaires dans la région.
Un engagement dans ce sens a été pris avec le groupe Occidental Petroleum. Mais il est conditionné par la réalisation d'une autre transaction. Il faudrait en effet que ce géant américain du pétrole et du gaz parvienne à prendre le contrôle d'Anadarko, un autre groupe américain, propriétaire actuel des actifs ciblés par Total.
Le cas échéant, le groupe basé en France s'offrirait ainsi des actifs supplémentaires en Algérie, en même temps qu'il bénéficiera de grosses opportunités au Mozambique, au Ghana et en Afrique du sud.
L'opération n'est pas encore engagée, mais Total a promis à ses actionnaires que cela ne plomberait pas le programme d’augmentation de 10% de dividendes chaque année sur la période 2018-2020, et de racheter des actions pour 5 milliards d'euros.
Ce joli tableau et ses perspectives ne semblent pas avoir marqué les investisseurs. Même si l'offre d'Occidental semble désormais appréciée chez Anadarko, l'annonce de Total est en effet survenue, alors que de nouveaux tweets de Donald Trump sur les relations économiques avec la Chine ont plongé le prix du baril de pétrole au niveau des 60$.
Le groupe français dont le premier actionnaire est le groupe danois A.P. Møller-Mærsk, a pourtant expliqué que ses prévisions de trésoreries libres supplémentaires en Afrique restaient solides, même avec un baril de pétrole à 50 $. Mais il en faudra plus pour convaincre le marché.
Le premier trimestre 2019 du groupe n'a pas été bon, avec un bénéfice net de la période de 2,8 milliards $, en baisse de 4%. La principale cause évoquée pour cette situation est la volatilité des cours du pétrole et les charges sur sa dette. La valeur de ses actions était en baisse de 2,31% sur la bourse de Paris, le 6 mai. C’est son troisième recul consécutif depuis les séances du 2 mai.
Idriss Linge
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