(Agence Ecofin) - La demande en graines de tournesol est largement supérieure à la production actuelle en Tanzanie. Pour les entrepreneurs agricoles, ce manque constitue une opportunité de créer des entreprises rentables dans un pays au climat favorable à la culture de cette plante.
Dans les régions de Dodoma, Singida ou encore Manyara en Tanzanie, le climat semi-aride est particulièrement favorable à la culture du tournesol. Plusieurs autres régions du pays possèdent une terre propice à cette plante, en faisant une activité qui offre d'énormes possibilités. Les opportunités couvrent toute la chaîne de valeur du tournesol, de la culture à fabrication d’huile en passant par l’approvisionnement.
Le tournesol se regroupe généralement en deux variétés, longue et courte. La variété longue nécessite 120 à 150 jours entre la culture et la récolte et celle courte, plus cultivée dans le pays, produit plus de graines. La culture peut être pratiquée conjointement ou en rotation avec d’autres plantes comme le maïs, ainsi qu’en pollinisation par les abeilles. En Tanzanie, les agriculteurs récoltent en moyenne trois à cinq sacs par hectare, au lieu de 10 à 12 sacs en raison de mauvaises pratiques de production.
Sur le média local The Citizen, Ringo Iringo, le président de la Tanzania Sunflower Oil Processors Association (Tasuba), déclare avoir lancé en juin dernier, une campagne visant à augmenter la production au niveau national. L’objectif est de réduire les importations d’huile de cuisson estimées à 474 milliards de shillings par an. Pour le Premier ministre Kassim Majaliwa, cet argent pourrait être utilisé pour la mise en œuvre de projets de développement, notamment des écoles, des centres de santé, des routes.
Il pourrait également servir à développer d'autres cultures comme les palmiers, le coton, l’arachide ou encore le sésame, servant à fabriquer de l'huile comestible. Si la filière est soutenue, les entrepreneurs et agriculteurs locaux pourraient ainsi facilement combler le déficit du marché national, voire produire en surplus pour le marché d’exportation.
Outre l’huile comestible, les cosses de tournesol sont utilisées pour fabriquer des aliments pour animaux, du cirage, du charbon de bois, etc. Or ces enveloppes sont jetées comme des déchets, au lieu d'être traitées pour renforcer la chaîne de valeur. Elles constituent un autre domaine duquel les agriculteurs peuvent tirer profit.
« Les agriculteurs gagnent 3,1 milliards de shillings avec 450 tonnes de graines de tournesol produites localement par an, au lieu des 38,9 milliards de shillings qui seraient générés par les 5 528 tonnes de graines nécessaires », a déclaré le Premier ministre.
En investissant le budget prévu pour les importations dans la production locale, le nombre d’agriculteurs et de travailleurs du domaine pourrait considérablement augmenter. Toutefois, le gouvernement devra augmenter les superficies dédiées à la culture de tournesol, et distribuer des semences subventionnées aux agriculteurs pour une véritable expansion de l’agriculture commerciale.
Aïsha Moyouzame
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