(Agence Ecofin) - La demande croissante des fleurs rwandaises sur le marché d’exportation constitue une aubaine pour les entrepreneurs. Viateur Ndahayo a monté une entreprise de floriculture rentable à Kigali.
Viateur Ndahayo (photo) est un fleuriste installé à Gacurico, un quartier de la capitale rwandaise Kigali. Il possède des pépinières qui comptent jusqu'à 270 types de fleurs et de plantes. On y retrouve notamment des espèces de Hemerocallis, Agapanthus blue, Roystonea palm ou Ixora red, pour n'en citer que quelques-unes. D’une valeur de 255 000 USD, son entreprise est l’une des plus prospères de la ville.
Viateur s’est lancé dans la floriculture après avoir été contraint d’abandonner ses études à l’école primaire, faute de moyens financiers. A l’époque, l’activité n’était pas aussi répandue qu’aujourd’hui.
« Je n'avais jamais vu de plantes colorées auparavant, car j'étais habitué à en faire des vertes. Elles ont attiré mon attention et m'ont rendu très curieux […] J'ai fait pousser des fleurs à titre expérimental parce que ce n'était pas une activité courante ici. Une seule entreprise belge le faisait » a-t-il déclaré sur Forbes Africa.
Si la production agricole du Rwanda s’est longtemps concentrée sur le café et le thé, le pays a diversifié ses activités avec la production de fruits, de légumes et de fleurs. L’horticulture fournit près de 10% du PIB agricole. Ce mois de février, le Rwanda a exporté plus de 43 000 kg de fleurs vers les marchés européens comme les Pays-Bas, la Belgique, le Royaume-Uni, l’Allemagne et la France.
La forte demande des pays occidentaux pour les fleurs constitue une opportunité d’entreprendre dans ce secteur clé. En se lançant dans la floriculture, Viateur Ndahayo a réussi à employer 10 personnes de manière permanente, et à former d’autres horticulteurs dans la capitale. L’activité qui s’aligne sur les efforts du gouvernement de diversifier son offre agricole contribue également à petite échelle à l’employabilité des Rwandais.
Durant son parcours, Viateur a dû faire face à plusieurs difficultés, dont le manque de formation et de financement. Il a mené ses propres recherches et consulté d'autres personnes, développant ainsi une expertise. Au fil du temps, il a réussi à se faire un nom dans la capitale. Il déplore toutefois le manque de soutien des institutions financières pour ce type de projet dans le pays.
« Vous ne pouvez pas aller à la banque et obtenir un prêt pour cette activité. Ils vous diront qu’ils n'ont pas confiance en elle. Mais je vous dis que c'est rentable, même si c'est un investissement à long terme », a-t-il affirmé.
Bâtie sur près de 20 ans d’investissement personnel et de persévérance, l’entreprise de Viateur Ndahayo lui rapporte à ce jour en moyenne 1 000 USD par mois. Lorsqu’il obtient des marchés, son activité peut lui rapporter jusqu’à 50 000 USD. A l’avenir, il ambitionne d’élargir son offre en s'aventurant dans l'agriculture sous serre.
Aïsha Moyouzame
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