(Agence Ecofin) - Si les femmes constituent plus de la moitié de la main-d’œuvre agricole en Afrique subsaharienne, de nombreux obstacles les empêchent de posséder des terres. Au Kenya, l’adolescente Lyn Kerubo, élève et fermière, brise les stéréotypes avec sa parcelle de terre où elle pratique agriculture et élevage.
Dans la localité de Kisii, à environ 200km de la capitale Nairobi, Lyn Kerubo, une adolescente passionnée par l’agriculture et l’élevage, a décidé de devenir fermière. Issue d’une famille d’agriculteurs, elle a demandé à ses parents de lui céder une parcelle de terre où elle y cultive un peu de tout, du papayer, de la canne à sucre, du plantain. Elle élève également des poulets et des lapins.
Sur la DW, la jeune écolière confie que dans sa localité, il n’est pas évident pour une femme, encore moins pour une fille, de pratiquer ce type d’activité ou de posséder des terres.
« La majorité des gens me disent que je dois rentrer à la maison, que je dois me marier. Ils disent que c’est à mon frère de faire cela car la terre n’appartient pas aux femmes ».
Dans de nombreuses économies d'Afrique subsaharienne, les femmes fournissent la majeure partie de la main-d'œuvre pour la production agricole. Au Kenya, par exemple, les femmes représentent entre 42 % et 65 % de la main-d'œuvre agricole, en plus de leurs responsabilités domestiques courantes. Malgré leur majorité, elles ont encore de nombreux défis à relever, comme l'accès à la propriété des terres qu'elles travaillent.
Il existe encore de nombreuses lois, systèmes réglementaires et cadres politiques limitatifs. Ainsi, les programmes de mise en œuvre de l'agrobusiness, la culture et les coutumes défavorisent considérablement les femmes dans l'agriculture. Ceci explique la sous-représentation des femmes dans les programmes agricoles de l'enseignement supérieur. Cependant, des efforts sont déployés par les gouvernements et les organismes de développement afin de remédier à ces inégalités et aux impacts négatifs qui en découlent.
Grâce à sa ferme, Lyn Kerubo réussit à soutenir financièrement ses parents dans les charges familiales. Les habitants du village, particulièrement les commerçantes, s’approvisionnent chez elle pour écouler les produits vivriers dans les marchés locaux. Le soutien de ses parents a été déterminant pour Lyn, qui rêve depuis l’enfance d’une carrière professionnelle dans l’agriculture et l’élevage.
Aïsha Moyouzame
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