(Agence Ecofin) - De nombreux enseignants ougandais se sont retrouvés sans paye après la fermeture des écoles due à la Covid-19. Pour survivre, Livingstone Musaala, autrefois professeur de mathématiques, s’est recyclé en fabricant de cercueils. Sa reconversion a inspiré une trentaine d’autres professeurs.
Dans la ville de Bugobi, à environ 140 kilomètres à l'est de la capitale Kampala, Livingstone Musaala a fait de la fabrication et de la vente de cercueils son gagne-pain. Autrefois professeur de mathématiques, il a décidé de quitter son poste après la fermeture des écoles occasionnée par la Covid-19 en Ouganda. Au pic de la pandémie, il vendait 10 cercueils par jour. Les prix sont situés entre 150 000 et 450 000 shillings ougandais la pièce (36 à 108 euros).
Livingstone Musaala confie à l’AFP que sa décision de devenir fabricant de cercueils n’a pas fait l’unanimité chez ses proches, qui l’ont accusé de tirer profit de la situation dramatique. « De toutes les idées de commerce, tu choisis de vendre des cercueils, comme si tu souhaitais la mort des gens », lui reprochaient-ils.
La pandémie de Covid-19 menace le système scolaire Ougandais, déjà lourdement touché par les conséquences économiques et sociales de la pandémie. Quelque 15 millions d'élèves ont été déscolarisés depuis la fermeture des écoles par le gouvernement en mars 2020. Privées de revenus, certaines écoles se sont transformées en hôtels ou en restaurants. D'autres encore, dans l'incapacité de rembourser leurs prêts, n’ont pas réussi à payer les enseignants.
Un enseignant dans une école privée à Bugobi gagne entre 85 et 220 euros en moyenne par mois. Ils se sont tournés vers la menuiserie parce qu’elle rapporte plus d’argent. Malgré le ralentissement actuel de la pandémie après une recrudescence enregistrée en juin et juillet, ils n'ont pas l'intention de retourner à l'enseignement, même si les cours reprennent.
A présent, certains d'entre eux diversifient leur activité, avec la fabrication de meubles.
Aïsha Moyouzame
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