(Agence Ecofin) - « Si vous avez de l’air, vous pouvez avoir de l’eau potable » : c’est la crédo de l’entreprise, Majik Water, qui utilise de l'énergie durable pour transformer l'air en eau. À son actif, plus de 5 prix remportés dans des compétitions entrepreneuriales, parmi lesquels EDF Pulse, MIT Water Innovation ou Oxford Innovation.
Tout a été minutieusement pensé dans l'invention de Beth Koigi. D'ailleurs, le mot Majik tire son sens du Swahili Maji (eau) et Kivuana (récolte). L'appareil utilise un système de récupération des goûtes d'eau provenant de l'atmosphère, et fonctionne grâce aux panneaux solaires. Pour développer son invention, elle se rend aux États-Unis où le projet est approuvé par l'université Singularity de la Silicon Valley. C'est alors qu'elle perfectionne son invention aux côtés de Clare Sewell et Anastasia Kaschenko, ses associées. Aujourd'hui, l'entreprise est située dans le centre climatique de Nairobi. Ses générateurs d'eau ont une capacité de filtration estimée à 10 litres d'eau par jour.
L'aventure de Beth Koigi commence en 2012, lorsqu'elle quitte le cocon familial pour aller poursuivre ses études à l'université de Chuka, à Nairobi. Sur les lieux, elle remarque la coloration marron de l'eau qui s'écoule des robinets. Inspirée par son père et ses frères qui conçoivent tous des systèmes d'approvisionnement en eau, la jeune femme décide de concevoir un filtre à eau qui va permettre aux étudiants de son campus d'avoir accès à l'eau potable. Son invention est un véritable succès. Beth Koigi distribue plus de 5000 litres d'eau. Elle a alors tout juste 21 ans.
Majik Water est avant tout, une solution à un problème d'ordre social. Au Kenya, 12 millions de personnes n'ont pas accès à l'eau potable. Mais Beth Koigi est une visionnaire; elle souhaite conquérir le monde avec son invention. En effet, la pénurie d'eau et les maladies causées par les eaux infectées touchent plus d'un demi milliard de personnes dans le monde. Pour cela, elle sait qu'elle doit adapter le prix de son appareil aux populations les plus pauvres. Un obstacle qu'elle compte bien braver.
Aujourd'hui, consciente de la valeur de son projet, Beth Koigi peut désormais tendre la main vers les investisseurs pour commercialiser son invention. Sa vision d'ici à 2 ans : implanter des stations d'approvisionnement en eau potable dans les milieux défavorisés.
Aïsha MOYOUZAME
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