(Agence Ecofin) - L’industrie du recyclage est en plein essor en Afrique, avec de nombreux entrepreneurs qui développent des procédés ingénieux. Au Cameroun, Walter Djatsa a conçu un four à pyrolyse qui permet de fabriquer du diesel avec des sachets plastiques.
Iso-Tech Sarl, start-up camerounaise spécialisée dans le recyclage, intervient dans les filières de qualité-hygiène-sécurité-environnement (QHSE) et de la gestion des déchets industriels. Sur un espace de 2 000 m2, l’entreprise gère les déchets qu’elle récupère auprès de ses clients à l’aide de véhicules dédiés. Elle dispose également d’un laboratoire d’analyse et de sa propre équipe d’ingénieurs qui fabriquent ses équipements. Son dispositif phare est un four à pyrolyse qui transforme les déchets plastiques en carburant.
Walter Djatsa est le fondateur d’Iso-Tech Sarl. « A partir de quinze kilos de plastique, nous obtenons à peu près quinze litres par jour. Vous avez aussi du gaz qui se dégage », affirme-t-il.
D’après un rapport du Ministère de l’Environnement, de la Protection de la nature et du Développement durable (Minepded), le Cameroun produit annuellement 6 millions de tonnes de déchets par an, dont 10% sont des déchets plastiques, soit 600 000 tonnes. Ce secteur est devenu une véritable niche d’opportunités pour les entrepreneurs. Entre production de pavés, diesel, biogaz ou d'objets de décoration, l'industrie du recyclage plastique est en pleine croissance.
Malheureusement, son impact dans l’économie camerounaise reste encore faible, avec une contribution au PIB évaluée à moins de 1%. Le secteur subit également des contraintes techniques et administratives, notamment l’étroitesse du marché, la concurrence des importations, ou encore le paiement de droits et taxes élevés. Pourtant, les quelques dizaines d'entreprises qui exercent dans ce secteur porteur permettent de résoudre les problèmes liés à la gestion des déchets, véritable épine dans le pied des pouvoirs publics.
Fondée en 2010, Iso-Tech Sarl collecte à ce jour près de 10 tonnes de déchets par jour, mais n’en traite 2 tonnes pour le moment. Ses machines qui ont été fabriquées au niveau local ne permettent pas de dépasser ce seuil. La start-up a tout de même réussi à diversifier ses activités, et fabrique en plus du carburant, des pavés obtenus à partir de sable et de plastique.
Un investissement dans des machines et des compétences pour satisfaire les besoins croissants permettraient à la jeune pousse de développer ses activités. Iso-Tech Sarl a récemment participé au sommet Ambition Africa afin de trouver des mécanismes de soutien aux PME.
Aïsha Moyouzame
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