(Agence Ecofin) - Les grandes villes africaines font face à des problèmes de trafic et d’insécurité dans les taxis. Hoja, une start-up spécialisée dans le transport en RDC, propose un système de surveillance pour assurer la sécurité des chauffeurs et des passagers lors des déplacements en milieu urbain.
La start-up Hoja a créé une plateforme digitale et un dispositif de sécurité pour sécuriser les déplacements dans les taxis en RD Congo. Son application permet un contrôle du taxi et de son chauffeur par messagerie ou par le scan d’un code sur une application mobile. Le dispositif placé dans chaque véhicule permet de tracer ce dernier. Il est équipé d’un système d’alerte qui signale d’éventuelles agressions.
Les propriétaires de taxis souscrivent à l’offre de traçage et de système d’alerte pour leurs véhicules, et les passagers eux s’abonnent via l’application mobile pour suivre les courses. Hoja est l’initiative d’Ursula Ndombele (photo, à gauche) et de 3 autres collaborateurs, Magalie Bueyasadila (photo, à droite), Geoffrey Da Encarnacao et Valentin Fontaine. Lors d’un séjour dans la ville de Kinshasa, l’un des promoteurs a eu des difficultés à se déplacer, à cause de l’ampleur du trafic et de l’insécurité dans les taxis empruntés chaque jour par les Congolais.
« Il m'était inconcevable de craindre de se faire enlever ou dépouiller par de faux chauffeurs de taxi dans la première mégalopole francophone d'Afrique […] Ce risque, les 15 millions d’habitants de la ville de Kinshasa le prennent tous les jours pour aller en cours, au travail ou au marché », a-t-elle affirmé, sur la plateforme de Hoja.
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— Fabien Prévots (@fabienprevots) February 5, 2021
Comme dans beaucoup de mégalopoles africaines, la mobilité urbaine n’est pas organisée. Cela crée plusieurs freins au développement de la ville et à la circulation des citadins. Les problèmes les plus récurrents sont l’informalité du secteur, la non-identification des véhicules de transport et de leur chauffeur, la non-uniformisation du marché du transport de personnes et dans les cas les plus graves, les enlèvements.
« Tout cela nous montre que la population doit pouvoir vérifier la fiabilité d’un taxi et de son chauffeur avant de monter dedans, sans pour autant acheter sa sécurité à un prix d’or, le prix de la course étant souvent multiplié par 5 ou 10 », a-t-elle ajouté.
Au-delà d’assurer la sécurité dans les taxis, Hoja entend jouer un rôle majeur dans la formalisation du secteur et la planification de la mobilité des habitants des mégalopoles. En équipant les taxis de systèmes de traçabilité et d’alerte, sa solution permet également de faciliter la gestion des infractions dans les transports urbains. Hoja espère intervenir dans les campagnes de renouvellement des documents de transport.
Créée en 2019, la start-up est déjà plébiscitée par les autorités locales et les structures ou particuliers possédant des flottes de véhicules de transport. L'initiative d'Ursula Ndombele a été présentée au campus de start-up Station F en France, devant le président Félix Tshisekedi, ce qui a débouché sur la signature d'un partenariat qui prévoit dès mi-février, que seuls les chauffeurs utilisant Hoja pourront circuler dans la ville de Kinshasa.
Ça bouge chez HOJA!!!
— Hoja (@Hojataxis) November 13, 2019
Ce matin, HOJA a rencontré Son Excellence Monsieur Felix Antoine TSHISEKEDI , Président de la République Démocratique du Congo. Un échange qui confirme notre intérêt commun pour la sécurisation des transports en RDC. pic.twitter.com/LAAXjpi3uK
L’application couvrira ainsi environ 60 000 taxis de la capitale, et Hoja prospecte déjà dans d'autres pays africains où la question de la sécurité des transports se pose, comme la Côte d'Ivoire et le Nigeria. De grandes ambitions qui se heurteront toutefois à un défi majeur : celui de l’adaptation d’un service de réservation de taxis au niveau de vie des personnes ayant un revenu faible ou moyen, et qui représentent une grande partie des populations africaines.
Aïsha Moyouzame
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.