(Agence Ecofin) - En Afrique, de nombreuses écoles n’ont pas de laboratoires scientifiques à cause du coût élevé de ce type d’équipement. Pour combler ce manque, les entrepreneurs Nkosana Masuku et Nhlanhla Sibanda ont développé un laboratoire virtuel où les élèves peuvent réaliser des expériences scientifiques.
Phenomenon Technologies rend accessible la pratique des sciences dans les établissements scolaires au Zimbabwe, au moyen de la réalité augmentée. Son application, Sciency Learning, fournit par abonnement un laboratoire virtuel à prix accessible. La start-up a pour objectif d’aider les écoles à contourner les problèmes financiers empêchant l’accès à des équipements de labo importés.
Nkosana Masuku, le co-promoteur de Phenomenon Technologies, est professeur de sciences au lycée Hillside Teachers' Association. Il a eu l’idée des laboratoires virtuels après avoir eu des difficultés à enseigner à ses élèves, car ceux-ci ne comprenaient pas les phénomènes scientifiques abstraits.
« L'application Sciency Learning fournit aux étudiants des expériences de réalité augmentée afin qu'ils puissent interagir et vivre la science à un niveau approfondi. Il y a peu de start-up de ce type, car la plupart se concentrent sur l’E-Learning », a-t-il déclaré sur Disrupt Africa.
#EntrepreneurProfile Nkosana Butholenkosi Masuku
— Zim Local (@zimlocals) February 6, 2021
-Founder of edu startup @sciencylearning https://t.co/BEXJdt1hNj
-Founder of @phenomtechzw
-Diploma in Education (Hillside Teacher’s College, 2017)
-BSc Computer Science (NUST, 2020)
cc @DexterButho #ZimProfile #Zimbabwe pic.twitter.com/Av2S7rQQiE
Dans les établissements scolaires en Afrique, les élèves ont du mal à mettre en pratique les expériences apprises lors des cours de science, à cause du manque de matériel. Certains entrepreneurs comme la Sud-Africaine Bathabile Mpofu, à la tête de la start-up Nkazimulo Applied Sciences qui conçoit des mini-laboratoires, explique que le manque d’équipements pour les exercices scientifiques est à l’origine du désintérêt des Africains pour ce type de cours.
Parallèlement, le Ghanéen Charles Ofori Antipem, fondateur de Dext Technology, start-up spécialisée dans la conception de laboratoires portatifs, estime que la majorité des écoles ne disposent pas de laboratoires scientifiques à cause du coût élevé de ce type d’équipements.
Le laboratoire virtuel de Phenomenon Technologies apparaît donc comme une solution aux lacunes de l’enseignement pratique des sciences au Zimbabwe. Il est d’autant plus utile pendant l’actuelle crise du Covid-19, le virtuel offrant aux étudiants un moyen de mettre en pratique les cours théoriques tout en respectant les mesures barrières. En outre, une solution virtuelle est plus abordable financièrement, que les laboratoires importés et les mini-laboratoires proposés par la concurrence.
Our Cofounder and CTO , Nhlanhla Sibanda giving a pitch about the work we do @phenomtechzw at the Digital Transformation Centre in Kigali, Rwanda. #TeamLife pic.twitter.com/7q8dJWIUZF
— PHENOMENON TECHNOLOGIES (@phenomtechzw) October 24, 2019
Depuis sa création en 2018, Phenomenon Technologies a rencontré des obstacles dans l’évolution de son projet. Au départ, elle a d'abord lancé un produit appelé FundoVR, qui aidait les étudiants à vivre des expériences scientifiques et des excursions sur le terrain grâce à la réalité virtuelle. Malheureusement, la mise à l’échelle de ce modèle fut trop difficile, la start-up décida alors de créer Sciency Learning, plus abordable.
Sciency Learning a été lancée en juillet 2020, et compte déjà plus de 2 000 utilisateurs. Nkosana Masuku a noué des partenariats stratégiques avec le ministère zimbabwéen de l’Education, et des start-up étrangères du domaine, dont MEL Science basée à Londres. Une collaboration qui va permettre à Phenomenon Technologies d’étendre son service à toute l'Afrique australe au cours de cette année.
Aïsha Moyouzame
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