(Agence Ecofin) - Dans un contexte ou l’inclusion sociale et économique des personnes handicapées est difficile, le handicap peut constituer une limite à l’épanouissement professionnel. Mais la Burkinabè Edith Compaoré, entrepreneure évoluant dans la restauration, démontre que tout est possible.
Dans le quartier populaire de Dapoya au cœur de la capitale Ouagadougou, Edith Compaoré, jeune femme en situation de handicap, s’est lancée dans une activité de restauration. Au menu, du riz, du tô, du haricot, de l’attiéké, du dôkounou, du placali et de la soupe. Elle travaille seule pour le moment, mais est de temps en temps aidée par une de ses proches.
Edith Compaoré n’a pas toujours été une personne invalide. Elle confie sur la DW avoir été amputée du bras après une chute.
« Je suis tombée puis mon bras s’est fracturé. Par la suite, j’ai été amputée pour éviter une infection cancérigène. J’ai un handicap certes, mais je me débrouille et j’en suis fière ».
Handicap : l'extraordinaire exemple d'Edith Compaoré https://t.co/f9AJwEpqDm
— DW Afrique (@dw_francais) July 22, 2021
D’après les statistiques nationales disponibles, le Burkina Faso compte plus de 168 000 personnes handicapées, soit 1,2 % de la population. Depuis 2009, le pays a ratifié la Convention relative aux droits des personnes handicapées (CDPH), traduisant l’engagement du gouvernement à garantir et à promouvoir le plein exercice des droits humains des personnes handicapées, sans discrimination.
Ces dernières sont souvent confrontées à des problèmes de scolarisation et à des limites dans le monde professionnel, les rendant vulnérables dans la société. C’est pour échapper à ces conditions difficiles que certaines d’entre elles s’illustrent dans l’entrepreneuriat. Edith Compaoré est encouragée dans son travail par sa clientèle grandissante.
« Je rends grâce à Dieu, car mon restaurant marche relativement bien. C’est maintenant que les clients arrivent […] De nombreuses personnes apprécient ce que je fais. Elles m’encouragent. Certains clients sont fidèles à mon restaurant, d’autres rentrent chez eux avec mes repas qu’ils trouvent appétissants », a-t-elle ajouté.
La clientèle ne tarit pas d’éloges à l’égard de la jeune femme. Pour eux, Edith Compaoré est un exemple non seulement pour ses semblables, mais aussi pour de nombreuses personnes bien portantes, mais qui ont du mal à trouver un emploi.
« Cette jeune fille est exceptionnelle. Nous lui donnons nos bénédictions. Que tous ceux qui peuvent apporter une contribution pour l’aider à développer son restaurant le fassent. Ainsi nous serons toujours heureux de venir manger ici », a affirmé un client.
A l’avenir, Edith Compaoré ambitionne d’agrandir et de mieux équiper son restaurant, afin d’embaucher des jeunes filles pour les aider à atteindre l’autonomie financière.
Aïsha Moyouzame
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.