(Agence Ecofin) - Autrefois considérée comme une mauvaise herbe, le souchet fait depuis quelques années l'objet d'une attention particulière de la part des entrepreneurs. Au Burkina Faso, Claudel Rufin Toé s’est spécialisé dans la transformation de ces graines en produits dérivés comme de l’huile ou du jus.
Faso Tiongon, entreprise agroalimentaire burkinabè, s’est spécialisée dans la transformation du souchet et la promotion de la filière locale à travers le développement industriel de tous les maillons de la chaîne de valeur. Cette plante est connue sous différentes variétés, notamment le souchet tubéreux, celui sucré, le souchet sultan, l’amande de terre, les pois tigré ou sucré. Il se cultive en toutes saisons sans difficultés, sur un sol légèrement sableux, sablo-argileux ou légèrement argileux. Faso Tiongon produit des jus et autres dérivés comme de l’huile, de la farine, du lait végétal, de la purée et du couscous.
Économiste de formation, Claudel Rufin Toé, le promoteur, s’est formé à la production de jus de souchet de manière artisanale auprès de sa mère. Cela fait plus de 10 ans qu’il s’est lancé dans cette aventure.
« Au départ, il s’agissait de faire la promotion du jus horchata (jus de souchet, Ndlr). Mais au regard des difficultés de conservation de ce jus, pourquoi ne pas valoriser le souchet avec les autres formes de transformation. C’est ainsi que nous nous sommes lancés dans la recherche et nous avons abouti à la transformation de souchet en huile et en farine ».
Au Burkina Faso, la culture du souchet a longtemps été une activité typique des femmes des Hauts-Bassins, de la Boucle du Mouhoun, des Cascades et du Sud-Ouest qui y ont très tôt vu une source de revenus. De nos jours, ce tubercule attire bon nombre de producteurs, entrepreneurs et autorités locales du fait de son potentiel économique. Depuis 2009, le pays a entrepris à travers l’Institut de l’environnement et de recherches agricoles (INERA) et le Ministère de la recherche scientifique et de l’innovation, des recherches pour mettre à la disposition des agriculteurs, des variétés de souchet adaptées aux différents types de sols afin de booster la production.
Claudel Rufin Toé s'engage avec son entreprise dans la lutte contre l’insuffisance alimentaire, et souhaite contribuer à la préservation des sols par l'utilisation de techniques écologiques. L’industrialisation du souchet est également un excellent moyen d’accroître les revenus financiers des producteurs locaux, et ouvre la voie à une nouvelle activité économique pour les entrepreneurs.
En 2020, Faso Tiongo a été lauréate de la 3ème édition du prix Pierre Castel, un concours dont la mission est d’identifier et de soutenir financièrement les jeunes entrepreneurs. A l’avenir, Claudel Rufin Toé ambitionne de faire de son entreprise le leader de la transformation de souchet au Burkina Faso et en Afrique de l’ouest.
Prix Pierre Castel ?? 2020
— Startup Média (@StartupWebMedia) July 6, 2020
Le lauréat est M. Claudel Rufin Toé. Son projet consiste au renforcement des capacités de production de l'huile alimentaire et cosmétique à base de souchets.
Il bénéficiera lui aussi d'un accompagnement financier de 10 000 000 F CFA et d'un coaching. pic.twitter.com/DMAGPLl2UW
Aïsha Moyouzame
Lomé, Togo - Organisé par la BIDC.