(Agence Ecofin) - Le numérique a un rôle important à jouer dans maints secteurs stratégiques du développement africain. Diverses solutions adaptées ont déjà été développées par la jeunesse du continent, qui n’attend que l’appui des autorités étatiques pour lancer cette révolution.
Lors de son voyage au Bénin fin juillet, Emmanuel Macron a échangé avec la jeunesse tech innovante locale à Sèmè City, la Cité internationale de l’innovation et du savoir. Lors de cet entretien, la Dr Arielle Ahouansou, fondatrice de la HealthTech Kea Medicals, a partagé avec lui sa vision d'un système de santé numérique africain.
La jeune femme a exprimé son désir d’une collaboration des talents d'Afrique et d'Europe pour créer un système de santé primaire numérique intégré et homogène qui profite à « une seule race de personnes, la race humaine ». Celle qui milite pour un meilleur accès des populations aux soins de santé de qualité, travaille depuis 2017 à la réalisation de cette ambition à travers l’identification médicale universelle. Via Kea Medicals, elle a développé une plateforme qui interconnecte les différentes structures de santé (hôpitaux, pharmacie, laboratoires, assurances, entités étatiques).
Au Bénin et au Mali où la plateforme de Kea Medicals est déjà présente en partenariat avec Orange, la start-up permet aux patients d’être pris en charge efficacement, peu importe le centre de soins dans lequel ils se rendent. En un clic explique We Are Tech Africa, les médecins traitants peuvent accéder à leur historique médical grâce à leur identité médicale universelle enregistrée sur la plateforme centralisée.
Diplômée de la faculté de médecine de l’Université de Parakou en 2017, Arielle Ahouansou révèle que l’idée de l’IMD du patient résulte des nombreux décès évitables dont elle a été témoin pendant son stage de médecine. Le décès de trop pour elle a été celui de Charlotte.
« Un soir au Bénin, j’étais de garde dans un hôpital de référence quand j’ai reçu Charlotte, une jeune femme d’environ 27 ans. Elle venait de donner naissance à des jumeaux dans un hôpital de banlieue. Malheureusement, la délivrance a entraîné une hémorragie lors de l’accouchement », raconte-t-elle. La jeune femme qui avait besoin d’une transfusion sanguine est décédée après 10 minutes d’attente parce qu’il fallait retrouver l’information relative à son groupe sanguin.
Pour que pareille situation ne se reproduise plus, ainsi que bien d’autres qui surviennent à cause d’une mauvaise gestion de l’information essentielle, Arielle Ahouansou a fait de la bonne gestion des données médicales des patients son combat.
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