(Agence Ecofin) - Parti du Rwanda il y a 18 ans pour se réfugier dans le camp de Tongogara au Zimbabwe, Jean Damacene s’est lancé dans l’agriculture. Son esprit entrepreneurial est une source d’inspiration pour les personnes vivant dans les milieux défavorisés.
Dans le district de Chipinge à l’Est du Zimbabwe, le camp de réfugiés de Tongogara voit se développer des activités commerciales. Jean Damacene (photo) fait partie de ceux qui veulent améliorer les conditions de vie des communautés d’accueil à travers l’agriculture. Son exploitation est dotée d’une infrastructure d'irrigation récemment construite, comprenant des canaux en béton de 3,1 km et une canalisation en polyéthylène haute densité de 2,1 km. Au cours des deux dernières années, sa production est passée de 400 à 500 kg de maïs. Il cultive aussi des haricots et des bananes.
Alors qu’il avait 38 ans, Jean a quitté son pays natal le Rwanda, pour s’installer dans le camp de Tongogara. Dix-huit ans plus tard, ce cultivateur est marié et a 6 enfants qui vivent avec lui grâce aux revenus de son exploitation agricole.
« Nous travaillons bien et dur dans le champ. Ma famille et moi profitons du système d'irrigation qui a été installé et nous avons cultivé de grandes étendues de maïs », affirme-t-il.
C’est dans le cadre d’un programme de formation du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR), avec le soutien financier de la Banque africaine de développement, que Jean s’est lancé. Le HCR a organisé une formation sur les solutions commerciales innovantes pour l'autonomie et l'amélioration des moyens de subsistance, et il a été formé à la production de bétail et de cultures modernes résilientes au climat, mais aussi à l'agriculture d’entreprise ainsi qu’à l'analyse du marché agricole.
Cependant, il rencontre encore certains obstacles, notamment ceux liés au changement climatique et aux catastrophes naturelles. Il assure tout de même que les avantages de son petit business l’emportent sur les défis :
« Tout va très bien, mais nous avons été confrontés au problème des oiseaux qui mangent les épis de maïs. Nous avons conçu un plan pour protéger les cultures, en couvrant leurs extrémités avec des canettes de soda vides ».
A ce jour, ses produits sont non seulement vendus dans les marchés de sa communauté, mais aussi expédiés à la capitale Harare, où il a développé une nouvelle clientèle friande de denrées fraîches.
Aïsha Moyouzame
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