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Production africaine d’hydrocarbures : les pays en déclin et ceux qui vont bientôt prendre le relai (rapport)

  • Date de création: 07 décembre 2022 04:01

(Agence Ecofin) - Depuis 2015, la plupart des nouvelles découvertes d’hydrocarbures ont été réalisées dans des pays où la production de brut et de gaz naturel est limitée, voire inexistante. Dans le même temps, les grands pays producteurs verront leurs gisements entrer dans une phase de déclin durant les prochaines années.

Une poignée de pays africains dont la production de pétrole et de gaz naturel est historiquement limitée ou inexistante, mais où des découvertes majeures ont été réalisées ces dernières années, devraient jouer un rôle important dans le domaine de la production des hydrocarbures sur le continent durant les prochaines années, selon un rapport publié le 26 octobre par la Chambre africaine de l’énergie (CAE).

Ce rapport révèle que ces pays parmi lesquels figurent le Sénégal, la Mauritanie, la Namibie, la Tanzanie ou encore le Mozambique, devraient contribuer à hauteur de 8% au total de la production des hydrocarbures en Afrique entre 2026 et 2030.

Leur part dans la production de pétrole brut et/ou de gaz naturel de l’ensemble du continent africain devrait ensuite atteindre environ 20% au cours de la période 2031-2040.

D’après les projections de la Chambre africaine de l’énergie, les volumes cumulés de production de ces pays devraient atteindre en moyenne près de 1 million de barils par jour entre 2026 et 2030 et quelque 2,5 millions de barils par jour au cours de la décennie 2031-240.  

La majorité de la production actuelle des hydrocarbures en Afrique provient d’anciens gisements qui sont sur le point d’entrer dans une phase de déclin à moins que des investissements supplémentaires ne soient réalisés. Des producteurs importants comme le Nigeria, l'Angola, l'Algérie, l'Egypte ou le Ghana ne pourront en effet inverser la tendance au déclin de leurs gisements qu’au prix d’investissements conséquents. Dans le même temps, la plupart des nouvelles découvertes d’hydrocarbures au cours des huit dernières années (2015-2022) ont été faites dans des pays qui ne sont pas des grands producteurs de combustibles fossiles.

Trois pays accapareront 75% de la production du gaz d’ici 2025

TotalEnergies et Shell avaient par exemple annoncé, début 2022, des découvertes « significatives » de pétrole au large de la Namibie, dans le cadre de leurs campagnes d'exploration pétrolière offshore dans le bassin d'Orange. Selon la société de conseil en énergie Wood Mackenzie, ce gisement abriterait « au moins 3 milliards de barils de brut récupérable ».

En 2015, la compagnie américaine Kosmos Energy a, quant à elle, annoncé la découverte d’un gigantesque gisement gazier à 60 kilomètres des côtes sénégalo-mauritaniennes. Ce gisement baptisé Grande Tortue Ahmeyim (GTA) recèle quelque 1400 milliards de mètres cubes de gaz naturel.

La Chambre africaine de l’énergie note dans ce cadre que les nouveaux entrants sur le marché des hydrocarbures en Afrique devraient concentrer l’essentiel des décisions finales d’investissement (Final Investment Decision-FID) dans des nouveaux projets d’ici 2025.  

Le retrait de plusieurs majors pétro-gazières du marché russe pourrait d’ailleurs accélérer certains projets qui étaient jusque-là mis en veilleuse. En juin dernier, les géants gaziers britannique Shell et norvégien Equinor avaient signé un accord-cadre avec gouvernement tanzanien pour la construction d’un terminal de production et d'exportation de gaz naturel liquéfié (GNL) après avoir quitté la Russie.

L'activité de forage en Afrique devrait d’autre part augmenter légèrement dans les années à venir, passant d'environ 895 puits en 2022 à 915 puits en 2023, puis à un peu plus de 1000 puits en 2025.

Le rapport précise par ailleurs que le Nigeria, l'Algérie et l'Egypte resteront cependant les principaux producteurs africains de gaz naturel à court terme. Ces trois pays devraient accaparer environ 75% de la production du gaz sur le continent d’ici 2025.

Sur un autre plan, la Chambre africaine de l’énergie s’attend à ce que l’énergie solaire photovoltaïque, l'énergie éolienne terrestre et l'hydrogène soient les principales sources d'énergies renouvelables en Afrique jusqu'en 2030, avec des capacités qui devraient atteindre 70 gigawatts (GW), 51 GW et 50 GW respectivement. Cette augmentation des capacités sera en grande partie concentrée dans trois pays d’Afrique du Nord, en l’occurrence la Mauritanie, le Maroc et l’Egypte.