(Agence Ecofin) - Le plus ancien programme de construction de centrales d’énergie renouvelable par des producteurs privés est sur le point de reprendre. Le président Cyril Ramaphosa a, en effet, mis l’énergie au cœur de sa politique de relance économique.
En Afrique du Sud, le renforcement du secteur électrique est l’une des priorités du gouvernement dans le cadre de la relance économique. Ce dernier compte en particulier relancer le Programe de construction des centrales d’énergie renouvelable par des producteurs indépendants d’énergie (REIPPPP), suspendu depuis plusieurs années déjà.
« Le gouvernement initiera bientôt l’acquisition de 11 800 MW d’électricité provenant des énergies renouvelables, du gaz naturel, des batteries de stockage et du charbon », a affirmé le président Cyril Ramaphosa (photo) lors de son adresse à la nation hier. Le lancement de ces projets entre dans le cadre du plan intégré des ressources du pays qui définit sa stratégie énergétique.
En attendant la mise en place de ces différentes centrales, le gouvernement choisira parmi une shortlist de 28 entreprises, des contractants pour lui fournir 2 000 MW d’électricité en urgence. Une requête de proposition est également prévue pour la mise en place de 2 600 MW supplémentaires. Le gouvernement prévoit en outre un allègement des conditions pour permettre aux entreprises de produire elles-mêmes leur énergie. L’aboutissement de cette procédure débloquera une capacité supplémentaire estimée à 5 000 MW.
L’ensemble de ces capacités ont été rendues nécessaires par le déficit énergétique enduré par le pays en raison de la vétusté de certaines de ses centrales qui doivent être mises hors service. En outre, la transition énergétique est une nécessité pour le pays qui dépend à 95 % du charbon pour sa fourniture électrique.
En 2011, le pays avec lancé avec beaucoup de succès le REIPPPP, une première sur le continent qui a permis d’obtenir 13,7 milliards $ d’investissements mobilisés par 112 producteurs indépendants. La mise en route de nouvelles phases du programme a commencé à ralentir depuis 2014, avec la préférence du gouvernement de Jacob Zuma pour l’option nucléaire.
« Nous sommes ravis d’entendre ces engagements en faveur des énergies renouvelables. Nous avons déjà entendu ce discours auparavant, mais nous pensons que c’est plus concret cette fois-ci », a affirmé Wido Schnabel, le président de l’Association de l’industrie photovoltaïque sud-africaine à Bloomberg.
Gwladys Johnson Akinocho