(Agence Ecofin) - En Afrique du Sud, l’Eskom, la compagnie nationale en charge de la fourniture électrique a enregistré une perte de 2,3 milliards de rands (plus de 170 millions $) pour le compte de l’exercice budgétaire 2017/2018.
Ce résultat se démarque du profit de 900 millions de rands (environ 67 millions $) réalisé par l’entreprise l’exercice précédent, et souligne l’ampleur de la tâche qui incombe à ses nouveaux dirigeants.
L’entreprise a été secouée au cours de l’exercice évalué, par une vague d’allégations de corruption et de mauvaise gouvernance qui ont miné la confiance des investisseurs. C’est d’ailleurs par ces faits que Phakamani Hadebe, le directeur exécutif de l’Eskom a justifié les résultats obtenus. Il a en outre ajouté à ces causes, les dépenses irrégulières qui, si elles ont été évaluées à 19,6 milliards de rands (1,45 milliard $) depuis 2012, ont connu une croissance particulière au cours de l’exercice écoulé.
« L’Eskom continue à faire face à des difficultés de financement et de liquidité significatives à court terme. Ces difficultés sont principalement dues à son endettement important, à la baisse des recettes de la vente et à l’augmentation des coûts financiers.», a affirmé le responsable. L’Eskom enregistre aussi 13,5 milliards de rands d’impayés dus principalement par les municipalités.
M. Hadebe a également rappelé que sa compagnie avait mobilisé jusque-là 22% des 72 milliards de rands nécessaires pour l’exercice 2018/2019 et que les engagements des investisseurs pour ce financement sont de l’ordre de 62% du montant requis.
La compagnie est également en négociation avec ses investisseurs, le gouvernement sud-africain notamment pour trouver des portes de sortie à cette situation financière délicate. Sa note financière a été revue à la baisse par Moody’s passant de B1 à B2 à cause de l’absence de plans concrets de résolution de cette crise.
Gwladys Johnson Akinocho